Sud-Soudan : une situation humanitaire encore alarmante
Il y a un an, jour pour jour, le 9 juillet dernier, le 54ème Etat d’Afrique voyait
le jour : le Sud soudan déclarait son indépendance. Aujourd’hui, dans un message commun,
l’archevêque catholique de Juba et le primat anglican du Soudan dressent un premier
bilan. Mgr Paulino Lukudu Loro et le révérend Daniel Deng Bul se félicitent des premiers
pas de la nation sud soudanaise : des routes ont été construites, le réseau de communication
s’est agrandi. Ils soulignent également l’amorce d’un orgueil et d’une identité nationale. En
dépit des avancées, les critiques ne manquent pas. Catholique et anglican dénoncent
ainsi la corruption, les conflits ethniques, le manque de soins pourtant basiques.
Ils déplorent surtout la dégradation « à des niveaux inacceptables » des relations
entre Juba et Khartoum, invitant les deux parties à mettre en place un cessez le feu.
« La guerre n’est pas une option pour résoudre les conflits », réaffirment-ils. Rappelant
leur mobilisation commune pour la paix, l’archevêque de Juba et le Primat anglican
espèrent que le rêve de deux nations démocratiques et libres, où tous pourront enfin
profiter des mêmes droits, puisse un jour advenir. « Deux nations en paix et qui,
ensemble, utilisent de la meilleure façon les ressources que Dieu leur a données ».
On pense ici, bien évidemment, au pétrole. Le Soudan a en effet arrêté sa production
de pétrole, privant le Sud-Soudan, un des pays les plus pauvres au monde, de 98% de
ses revenus. Ecoutons Quentin Peiffer, chargé de projet au secours catholique
pour les deux soudan. Il est interrogé par Manuella Affejee.