Les autorités chinoises n’ont pas tenu compte une nouvelle fois des mises en garde
du Saint-Siège. Elles ont procédé à l’ordination épiscopale du père Joseph Yue Fusheng
ce vendredi matin en la cathédrale de Harbin, dans la province de Heilongjiang, dans
le nord de la Chine. La cérémonie a été présidée par Mgr Johan Fang Xinyao, président
national de l’Association patriotique, non reconnue par le Saint-Siège. Cette ordination,
comme l’a rappelé dès mercredi une note de la Congrégation pour l’Evangélisation des
peuples, est donc illégale, n’ayant reçu aucun mandat pontifical.
A l’issue
de la liturgie, le père Joseph Zhao Hongchun, administrateur apostolique de Harbin,
reconnu par le Saint-Siège, a été relâché par les autorités chinoises. Il était détenu
depuis l’après-midi du mercredi 4 juillet. Son premier vicaire, le père Zhang Xisheng,
arrêté jeudi matin, a également retrouvé la liberté.
Le Saint-Siège avait
cette semaine rappelé que cet acte « porte atteinte à l’unité de l’Eglise et à toute
l’œuvre d’évangélisation et causera des divisions, des déchirures et des tensions
au sein de la communauté catholique chinoise ». La Congrégation pour l’Evangélisation
des peuples avait également souligné que « si l’on veut que l’Eglise en Chine soit
catholique, il ne doit pas y avoir d’ordinations épiscopales qui n’aient pas reçu
l’autorisation préalable du Saint-Père. » C’est pourquoi le père Fusheng a été informé
que son ordination est « illégitime » et qu’il ne sera pas reconnu comme évêque de
Harbin par le Saint-Siège. Il devrait donc être privé de l’autorité de gouverner la
communauté catholique diocésaine et risque l’excommunication latae sententiae.