Gros plan : La voix de l'Église mexicaine face à la violence
A l’approche de l’élection présidentielle du 1er juillet, au Mexique, les évêques
lancent un appel aux partis politiques, aux candidats et aux électeurs pour les inviter
à participer de manière responsable, pour le bien du pays, chacun dans le domaine
de ses compétences. Ils exhortent les responsables à abandonner leurs intérêts personnels,
car le Mexique a un besoin urgent de croissance économique, de reconstruire le tissu
social, de consolider l’Etat de droit en matière de justice, de lutter contre l’impunité
et la criminalité, de relancer le secteur agricole et améliorer l’éducation. Alors
que la violence fait désormais partie du quotidien des mexicains, ce thème pourtant
crucial, n’a pas été ou très peu développé par les principaux candidats Enrique Pena
Nieto, le candidat du PRI, le parti révolutionnaire institutionnel, Andres Manuel
Lopez Obrador, le candidat de la gauche et Jozefina Vazques Mota, la candidate du
parti au pouvoir. Pourtant, la violence et l’insécurité, jusqu’alors surtout concentrées
dans les villes frontalières avec les Etats-Unis, comme Ciudad Juarez, ont essaimé
dans tout le pays, et depuis 2006 la guerre totale contre les cartels dans laquelle
le président Felipe Calderon a lancé l’armée a fait plus de 50.000 morts. Des militaires
au visage masqué affrontent les narcotrafiquants en plein jour. Comment les populations
les plus pauvres appréhendent-elles ce scrutin ? Pour quelle raison le thème sécuritaire
est-il absent des débats ? Témoignage-analyse du frère Wandrille Sevin, de la communauté
de saint Jean à Saltillo, dans le nord du Mexique, présent dans les quartiers les
plus défavorisés. Il est interrogé par Hélène Destombes