"Mon expérience me fait dire qu’un diplomate qui ment parvient rarement à son but"
Un diplomate qui ment parvient rarement à son but. C’est le cardinal Jean-Louis Tauran
qui l’a affirmé mardi soir à Rome, dans le cadre d’une session du Parvis des gentils,
à l’ambassade d’Italie près le Saint-Siège, en présence notamment des ambassadeurs
des Etats-Unis et du Maroc. Le président du Conseil pontifical pour le Dialogue
interreligieux parle en connaissance de cause puisqu’il a été pendant des années secrétaire
du Saint-Siège pour les Rapports avec les Etats. A ses yeux, la diplomatie demande
une certaine dose de courage: le courage d’appeler par leur nom les actes de violence,
les formes d’oppression et d’exploitation, le courage de reconnaître à l’adversaire
une part de vérité. Comme l’affirmait Talleyrand, il existe une chose plus terrible
que la calomnie, c’est la vérité. Pour le cardinal Tauran, la vérité sert la cause
de la paix, elle contribue à adoucir les intransigeances, et à panser les blessures
des peuples qui ont subi un traitement injuste. Elle favorise la rencontre, le dialogue
et la fraternité. La diplomatie n’est pas, comme on a tendance à le croire, synonyme
de ruse ; elle doit être, au contraire, au service de la réalisation des hommes et
de l’harmonie dans la société. Le cardinal Tauran a relevé que les diplomates étaient
aujourd’hui les avocats ou les porte-parole d’une opinion consciente de la valeur
de la démocratie et souhaitant construire un monde de paix. Ils doivent faire preuve
d’une double fidélité : à leur propre gouvernement et à la mission de justice et de
paix dans le monde, toujours avec courtoisie, fermeté et prudence. Les « vérités nationales
» doivent désormais tendre vers une « vérité internationale », celle de la paix et
de la coopération. Enfin, Pour les chrétiens, la Vérité acquiert une signification
particulière, puisque Jésus a révélé la vérité complète sur l’homme. Le parvis
des Gentils est une initiative du Conseil pontifical de la Culture