Mohammed Morsi, un président égyptien aux faibles pouvoirs
Après une attente dans un climat lourd, les résultats des présidentielles ont enfin
été publiés. Le candidat des frères musulmans Mohammed Morsi a été élu avec un peu
plus de 51% des voix, face à Ahmed Chafiq, le candidat de l'armée et de l'ancien régime.
C'est la première fois que l'Egypte élit un civil à la fonction suprême. Cette élection
du candidat islamiste soulève de nombreuses questions concernant sa réelle marge de
manœuvre politique. C’est le cas bien sur concernant les affaires intérieures, vis
à vis de l'armée ou des salafistes, mais aussi les relations diplomatiques du pays
avec ses alliés traditionnels. Quel est le pouvoir véritable du nouveau président?
Analyse de Bernard Botiveau, directeur de recherche à L’Iremam, l’institut de recherches
et d’études sur le monde arabe et musulman. Il est interrogé par Olivier Bonnel
Le nouveau
président égyptien Mohammed Morsi a reçu des messages de vœux de la part de la communauté
catholique. L’Eglise copte espère qu’il instaurera un Etat de droit, démocratique
et moderne. Pour sa part, le nonce apostolique au Caire salue son discours en faveur
de l’unité et de l’intérêt national ; Mgr Michael Fitzgerald espère qu’avec l’aide
de Dieu et de sa conscience, le candidat des frères musulmans saura sauvegarder la
cohésion sociale, perfectionner les institutions et garantir la justice. Après des
années difficiles, l’Egypte – dit-il - doit retrouver sa place sur la scène régionale
et internationale. Après l’annonce de sa victoire, Mohamed Morsi a promis d’être
le président de tous les égyptiens, musulmans et chrétiens. L’évêque catholique de
Louxor considère que son élection est un événement positif. Mgr Youhannes Zakaria
estime que les paroles du nouveau président sont rassurantes. Il devra maintenant
relancer l’économie et le tourisme s’il veut éviter une nouvelle explosion sociale.