La prolifération des sectes en Colombie ne doit pas être sous-estimée
Benoît XVI encourage l’engagement social de l’Eglise en Colombie. Le Pape recevait
ce vendredi matin un premier groupe d’évêques colombiens en visite ad limina, emmenés
par l’archevêque de Bogota, Mgr Rubén Salazar Gómez. Des évêques confrontés à un double
défi : la prolifération des sectes et les conséquences de la situation sociopolitique
du pays.
Benoît XVI a dressé la longue liste des problèmes qui affligent la
population colombienne : la criminalité qui sème la terreur et contraint des personnes
à abandonner leur domicile et leur famille ; le trafic de drogue et celui des armes,
un réseau funeste dans lequel tant de jeunes sont pris au piège ; les violations des
libertés et des droits ; la pauvreté, surtout dans les campagnes, et le chômage, qui
pousse de nombreux colombiens à émigrer. L’Eglise – a souligné le Pape – a le devoir
d’être proche de ceux qui souffrent, d’œuvrer en faveur du bien commun, en multipliant
les initiatives de solidarité, et de déceler ce qui entrave le progrès en Colombie.
Autre chantier prioritaire : la présence active des communautés pentecôtistes et évangéliques
qui s’implantent toujours plus dans de nombreux pays latino-américains. Pour Benoît
XVI, il s’agit-là d’un phénomène qu’il ne faut pas ignorer ou sous-estimer. La solution
passe par une évangélisation plus efficace. Le Pape suggère d’agir au niveau des paroisses
et des communautés pour que personne ne s’y sente étranger ou exclu, de renforcer
la catéchèse des jeunes et des adultes, de soigner les homélies, de favoriser l’enseignement
de la doctrine sociale de l’Eglise, d’exploiter la richesse des pratiques de dévotion.
La Colombie n’est pas épargnée par la sécularisation et par la crise des valeurs spirituelles
et morales. Benoît XVI a salué la mise en place par l’Episcopat d’un plan global d’évangélisation
qui se poursuivra jusqu’en 2020.