Les évêques du Togo dénoncent vigoureusement les violences policières
C’est un geste sans précédent, depuis l’arrivée au pouvoir en 2005 du président Faure
Gnassimbé. Les évêques du Togo sont sortis de leur silence pour dire toute leur indignation
à la suite des incidents survenus le 13 juin à Lomé, après la dispersion brutale d’une
manifestation organisée par le collectif sauvons le Togo. Ils dénoncent des violences
indignes perpétrées par ceux qui devraient assurer la sécurité ainsi que la version
mensongère donnée par certains ministres.
Parfois accusée de cautionner, par
son silence, les dérives de la gouvernance actuelle, l’Eglise du Togo a pris publiquement
la parole cette semaine pour dénoncer vigoureusement les violences policières en menaçant
de prendre les dispositions qui s’imposent, autrement dit d’entamer une procédure
judiciaire. Le 13 juin, les forces de l’ordre ont poursuivi jusque dans l’enceinte
de la paroisse Saint Augustin des personnes qui y cherchaient refuge, après la répression
brutale d’une manifestation. Des gaz lacrymogènes ont été lancés non seulement dans
l’enceinte de la paroisse où se trouve une école mais aussi à l’intérieur de l’église
où des fidèles étaient rassemblés pour l’adoration eucharistique. Des enfants de l’école
primaire ont été profondément traumatisés. Des employés de la paroisse ont été interpellés
par des gendarmes. Des dommages et dégâts matériels ont été causés dans l’église et
ses alentours. Des vitraux ont été brisés. Dans un communiqué, la Conférence des
Evêques du Togo condamne fermement ces actes sacrilèges, indignes et brutaux. Elle
rappelle que les églises sont des lieux sacrés, qu’elles sont depuis toujours considérées
comme des lieux d’asile et que toute intrusion brutale en leur sein constitue une
profanation. Elle exprime publiquement sa vive préoccupation devant des attitudes
qui accentuent les souffrances de la population. Le communiqué demande que les instigateurs
soient rappelés à l’ordre, que les responsabilités soient établies, que les victimes
soient rétablies dans leurs droits et leur dignité. Ils demandent au gouvernement
de prendre les mesures adéquates afin de protéger l’intégrité physique de la population.