C’est à la situation en Syrie que le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège
et de la radiotélévision du Vatican a choisi de consacrer son éditorial hebdomadaire.
Le père Federico Lombardi évoque les massacres quotidiens, les victimes innocentes
de tous âges et appartenances religieuses, l’escalade qui se poursuit depuis quinze
mois au moins. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes parlent d’une situation de
guerre civile. Dans ce pays où cohabitent différentes composantes du monde musulman,
et des chrétiens de différents rites et confessions, les rapports œcuméniques et interreligieux
étaient traditionnellement sereins. Ce pays plonge dans la violence et le chaos, exposé
au risque de désintégration ; on ne voit aucune issue. Le Nonce apostolique à Damas,
Mgr Zenari, décrit la situation comme une lente descente aux enfers. Les aspirations
à la liberté et à une plus grande participation à la vie politique, ressenties par
tant de jeunes syriens, comme dans les autres pays de la région balayés par un vent
de changement, n’ont pas été entendues par les gouvernants, tandis que des éléments
violents se sont infiltrés et installés dans le camp de l’opposition. Malgré les appels
répétés du Pape et de tant de responsables religieux et civils, la communauté internationale
s’est révélée jusqu’ici incapable d’agir de manière efficace. Il faut dire que la
Syrie est située dans une région particulièrement délicate pour les équilibres politiques
internationaux. Le plan de Kofi Annan n’a pu être appliqué et l’hypothèse d’une intervention
internationale armée suscite une immense préoccupation. On peut se demander jusqu’à
quand se poursuivra cette dynamique de la violence, jusqu’à quand les gens continueront
à mourir et à fuir leurs maisons. Pour les croyants, l'heure est à la compassion,
à la prière ; c'est le moment de venir en aide à ceux qui souffrent dans la mesure
du possible, d’encourager et de soutenir les initiatives de dialogue à tous les niveaux
et les lueurs d’espérance. Le père Lombardi appelle à ne pas oublier la Syrie,
à ne pas l’abandonner.
L'agence Fides, de la Congrégation vaticane pour l’évangélisation
des peuples, a relayé l'appel d'environ 800 civils musulmans et chrétiens de Homs
pris au piège. Il s'agit de femmes, d'enfants, de personnes âgées ou handicapées,
qui sont en réel danger, qui n'ont rien et vivent dans la panique au milieu des bombardements
et des combats, selon Fides.