La question de Jérusalem est revenue sur le devant de la scène à l'occasion de la
réunion, ce 12 juin au Vatican, de la commission bilatérale chargée de trouver un
accord juridico-financier sur les biens de l’Église catholique en Terre Sainte. Les
tractations durent depuis des années pour parvenir à l’application de l’Accord fondamental
conclu en 1993. L’accord économique concerne le statut fiscal de l’Eglise en Israël
et la protection des propriétés ecclésiastiques.
La délégation Vaticane était
présidée par Mgr Ettore Balestrero, sous-secrétaire du Saint-Siège pour les relations
avec les Etats. Sur notre antenne, ce dernier a démenti des allégations parues dans
la presse israélienne et palestinienne : le Saint-Siège n’a jamais reconnu la souveraineté
d’Israël sur les territoires palestiniens occupés après la guerre des six jours en
1967 et notamment Jérusalem-Est, annexée illégalement au regard du droit international.
Le sous-secrétaire a tenu à rassurer les Palestiniens : l’accord actuellement
en discussion - a-t-il précisé – concerne la vie, les activités et le régime fiscal
de l’Eglise catholique en Israël et pas les différends territoriaux ; la question
de Jérusalem-Est, notamment, n’est pas à l’ordre du jour. Il est vrai que dans le
passé on avait eu l’idée d’inclure dans ces tractations une liste de propriétés individuelles
appartenant au Saint-Siège et à des institutions de l’Eglise catholique en Terre Sainte
et il est vrai que certaines de ces propriétés sont situées à Jérusalem-Est ou dans
des zones occupées en 1967. Mais ce projet a été abandonné depuis longtemps. Il est
donc faux d’affirmer qu’en signant cet accord le Saint-Siège violerait la IV° convention
de Genève pour la protection des civils en temps de guerre. En clair, la position
du Saint-Siège n’a pas changé et sera réaffirmée dans un accord global avec l’OLP
en cours d’élaboration. Le Saint-Siège réclame pour Jérusalem un statut spécial, internationalement
garanti et déclare moralement et juridiquement inacceptable toute décision et action
unilatérale qui modifie son caractère spécifique et son statut. Les Palestiniens
avaient craint que le Saint-Siège accepte l'application de la législation israélienne
à certains sites dans la partie orientale occupée de Jérusalem, en violation du droit
international.