2012-06-11 18:26:35

Violence et angoisse au Nigéria : les autorités vivement exhortées à agir


Le Saint-Siège a exprimé sa douleur et son horreur suite aux attentats qui ont frappé deux églises le 10 juin au Nigeria.
Le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a souligné qu’il s’agissait d’événements très tristes et dramatiques qui se produisent désormais régulièrement le dimanche. Le père Lombardi a réaffirmé la participation du Saint-Siège et sa proximité avec l’Eglise nigériane et formulé l’espoir que les autorités réussissent à faire face à une situation qui ne semble pas s’améliorer.
Les attentats ont été revendiqués par la secte islamiste Boko Haram. Quatre personnes, dont un kamikaze, ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées. Depuis la mi-2009, Boko Haram a lancé une série d’attaques contre les minorités chrétiennes dans les zones musulmanes du Nord du pays. Elles ont fait plus d’un millier de morts jusqu’à aujourd’hui.
Dans une interview à l’agence vaticane Fides, le président de la Conférence des évêques du Nigéria a qualifié Boko Haram de groupe de criminels déboussolés qui considèrent l’Eglise catholique comme un ennemi, car elle incarne, à leurs yeux, la culture occidentale. On ne sait même plus ce qu’ils s’efforcent d’obtenir. Mais il ne faut pas parler de nettoyage ethnique ou religieux. Selon Mgr Ignatius Ayau Kaigama, la majorité des musulmans du Nigéria n’approuve pas leur manière d’agir. Il faut éviter de semer la panique et la confusion.
Plus pugnace, Mgr John Onaiyekan, archevêque d’Abuja, la capitale fédérale, parle de calvaire quotidien. Il pointe du doigt l’impuissance de l’Etat et les manipulations politiques. Il y a des imams – révèle-t-il – qui prêchent la haine contre les chrétiens. Mais le conflit religieux est un alibi. L’objectif, c’est l’hégémonie politique et économique dans ce pays vaste et riche en ressources naturelles et la population en fait les frais. Selon l’archevêque d’Abuja c’est un scandale : le monde ne peut pas rester indifférent face à ce massacre sans fin. Mgr Onaiyekan envisage de mettre en place, dans les limites imposées par la loi, un service de sécurité composé de chrétiens compétents, afin d'assurer la protection des lieux de culte.








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