Vatileaks : le Saint-Siège exhorte les médias à la prudence
Nouveau point de presse, ce lundi à la mi-journée au Vatican, dans le cadre de l’enquête
sur les fuites de documents confidentiels. Le directeur du Bureau de presse a fait
le point sur les investigations, indiquant que la reprise formelle des interrogatoires
de Paolo Gabriele, l’ex-majordome du Pape, arrêté le 23 mai, n'était pas prévue dans
les jours qui viennent. Mais l’étude du matériel utile à l’enquête se poursuit. Les
avocats de Paolo Gabriele ont présenté une demande de mise en liberté provisoire.
Le père Federico Lombardi a répondu aux questions des journalistes démentant la
plupart des rumeurs, thèses et suppositions rapportées par une partie de la presse.
Ainsi, il a affirmé n’avoir rien à dire sur les rumeurs selon lesquelles deux cardinaux
et quatre ou cinq laïcs, dont un journaliste, feraient l’objet d’une enquête. Paolo
Gabriele est toujours le seul placé sous enquête. Interrogé sur la « lenteur »
de l’enquête, le directeur du Bureau de presse a répondu que cela prouvait que le
travail était fait scrupuleusement, en procédant par étapes, car il s’agit aussi de
montrer qu’on ne cherche pas un bouc émissaire. On essaye au contraire de comprendre
s’il y a des responsabilités au-delà de la personne interrogée. Le père Lombardi a
recommandé la prudence face aux nombreuses informations qui circulent dans les médias.
En
ce qui concerne l’enquête sur les comptes de l’IOR, Institut pour les œuvres de religion,
une commission rogatoire a effectivement été lancée par le Parquet de Trapani en mars
dernier. Elle est parvenue au Vatican le 9 mai, après avoir suivi les habituels canaux
diplomatiques, mais elle ne contient pas de demandes relatives à des opérations de
blanchiment d’argent ou de questions liées à la mafia. Il s'agit d'une enquête sur
une escroquerie présumée au détriment d’organismes ecclésiastiques du diocèse de Trapani.
Le Saint-Siège répondra en temps voulu. Le directeur du Bureau de presse a estimé
qu'il était temps de démystifier la légende selon laquelle le Vatican refuserait de
collaborer avec la justice italienne. Par exemple, en ce qui concerne l'affaire de
l’enlèvement d’Emanuela Orlandi, le Saint-Siège a répondu à toutes les demandes de
la justice italienne.
Le Père Lombardi a par ailleurs souligné que le fait
que le Saint-Siège ait décidé de se soumettre au jugement des experts européens de
Moneyval et de se conformer aux normes internationales en matière de transparence
financière devait être considéré comme une preuve de bonne volonté et de courage.
Techniquement, le fait que l’IOR n’ait plus de président depuis le limogeage du banquier
italien Ettore Gotti Tedeschi ne devrait pas avoir d'impact important sur l'évolution
de ce dossier.
Article précédent Le Vatican est revenu sur le limogeage
de l’ex-président de l’Institut pour les Ouvres de Religion (IOR). La motion de défiance
à l'encontre d’Ettore Gotti Tedeschi a été « fondée sur des motifs objectifs et non
déterminée par une prétendue opposition à la ligne de transparence ». C’est ce qu’affirme
un communiquée rendu public hier par la salle de presse du Saint-Siège. Le Vatican
assure en outre avoir appris avec préoccupation et surprise les perquisitions et interrogatoires
auxquels a été soumis Ettore Gotti Tedeschi par la justice italienne. Le Saint-Siège
confirme cependant sa pleine confiance aux personnes qui se consacrent avec engagement
et professionnalisme à l'IOR. Le Vatican fait également savoir sa confiance dans l'autorité
judiciaire italienne pour que les prérogatives souveraines reconnues au Saint-Siège
par l'ordre international soient prises en compte et respectées de manière adéquate. Eclairage