La ville de Houla est en train de devenir le nouveau symbole de la répression menée
par le régime de Bachar al Assad depuis quinze mois. Vendredi et samedi derniers,
cent huit civils ont été massacrés, dont une majorité d’enfants. Mercredi, l’armée
syrienne a poursuivi ses opérations, pilonnant la cité et causant la mort de soixante-deux
personnes. Face à cette violence, les sanctions diplomatiques et économiques se
sont multipliées ces dernières heures. De nombreux pays occidentaux, dont la France,
l’Italie, le Royaume-Uni, l’Australie, ou d’autres régions du monde, comme la Turquie
ou le Panama, ont expulsé leur ambassadeur syrien. Washington, où ne réside aucun
ambassadeur syrien, a expulsé le chargé d’affaires de l’ambassade de Syrie. Les États-Unis
et le Qatar ont en outre fermé leur système financier à une banque syrienne, la Syria
International Islamic Bank (SIIB). Vendredi, le président français, François Hollande,
doit défendre lors d’un déjeuner avec son homologue russe, Vladimir Poutine, l’éventualité
d’une intervention militaire sous mandat de l’ONU. Au même moment, se tiendra une
session spéciale du conseil des droits de l’Homme de l’ONU dédiée au dossier syrien
et organisée malgré le refus de la Chine et de la Russie. Le consensus est donc
loin d’être acquis, mais la pression s’accentue autour du régime syrien, comme nous
l’explique Agnès Levallois, consultante spécialiste du Proche-Orient et de la Syrie
Propos recueillis
par Charlie Vandekerkhove