Le père Jean-Côme About commente l'Évangile du 17 juin XI° du temps ordinaire Marc
4, 26 - 34 Ecoutez
L’évangile
de ce 11° dimanche du temps ordinaire nous invite à écouter deux paraboles sur la
croissance du Règne de Dieu. Leur intention est différente pour mieux nous permettre
de discerner qui en est l’auteur et ce que nous devons faire pour ce règne de Dieu. La
première parabole met l’accent sur la croissance même de la semence. Le cultivateur
n’a pas donné au grain de semence la force de croître, et il ne peut non plus influencer
la croissance en ses moments successifs : «D’elle-même la terre produit » son
fruit. Cela ne veut pas dire que l’homme n’ait rien à faire ! Non, il doit préparer
le champ et semer la semence. Le Seigneur nous renvoie à notre responsabilité
de baptisé : comment préparons-nous le terrain à évangéliser et de quelle manière
semons-nous ? Il ne s’agit pas de se tordre les méninges pour préparer le terrain
mais nous sommes tenus de ne pas laisser notre foi dans sa seule dimension spirituelle
sans qu’elle ait une réalité pratique : Le seigneur attend des fruits qu’il puisse
reconnaitre. De même comment et que semons-nous ? L’audace doit prendre le pas
sur une réticence stéréotypée par la société de ne surtout pas placer la foi au centre
de la vie des hommes. Il y a certes à être délicat mais en aucun cas silencieux. Et
le Seigneur nous aide, car ce n’est pas l’homme qui exécute le travail principal,
mais c’est Dieu, pendant que l’homme « dort ou se lève » , jour après jour. Le
règne de Dieu a ses lois propres qui ne lui sont pas imposées par l’homme, ce n’est
pas un produit de la technique : le germe, l’herbe, l’épi, le grain, le temps de la
maturité ; tout cela se trouve du côté de la structure propre du Royaume, non du côté
de la performance humaine. Il y a une inertie intérieure propre au Royaume que
le Christ a accélérée au travers de son don d’amour mais dont Dieu laisse l’apprêtement
à nos propres soins. Le Royaume dépend-il de nous ? Non en lui-même, car il est l’œuvre
de Dieu mais si la terre n’est pas ou mal préparée, comme nous l’indique la parabole
du semeur et des différents sols, il y aura trois quarts de chance pour que la graine
ne puisse lever. La seconde parabole achève la première : le fruit développé,
qui paraissait au début si ridiculement petit à l’homme, se révèle finalement comme
plus grand que tout ce que l’homme lui-même aurait produit. Et la moisson revient
à Dieu mais en faveur de l’homme qui a préparé le sol et jeté la semence. C’est
pourquoi nous ne pouvons rester sans agir en nous défaussant sur Dieu ni nous décourager
du peu de rendement de notre semis. Mais nous devons oser comprendre que Dieu se sert
même du peu que nous semons pour que son Règne advienne et plus nous y concourrons
par une foi enthousiaste, plus Dieu le rendra visible à nos yeux. Seigneur, secoue-moi
dans mon habitude si confortable afin que j’aie la joie de voir ton royaume grandir
parce que ton zèle me l’aura fait semer.