Vers la fin de l'accaparement des terres agricoles?
Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale de la FAO (l'Organisation des Nations
Unies pour l'alimenation et l'agriculture, basée à Rome) a approuvé le 11 mai plusieurs
directives sur les régimes fonciers. Concrètement, il s'agit de protéger les droits
de propriété ou d'accès des peuples aux terres, aux forêts et aux pêches, des droits
qui concernent des millions de personnes souvents très pauvres, et qui sont de plus
en plus bafoués dans de nombreux pays du Sud. Ces directives ont été mises au
point à l'issue d'une consultation internationale lancée en 2009. Elles portent sur
des sujets aussi variés que la gestion des expropriations et la restitution des terres
aux communautés évincées par le passé, les droits des communautés autochtones, la
responsabilité et la transparence des investissements dans les terres agricoles, ou
encore la gestion de l'empiètement des villes sur les zones rurales. De nombreux
chercheurs et ONG dénoncent une véritable "course à la terre" et dénoncent, un accaparement,
à l'échelle mondiale, des terres arables au profit des pays les plus riches. Dans
la majorité des cas, ces transactions, qui ont lieu essentiellement en Afrique et
en Asie du Sud-Est, visent à garantir la sécurité alimentaire du pays de l'investisseur.
Les populations concernées dans le pays d'accueil n'ont généralement pas été consultées.
Au cours des cinq dernières années, ''de 50 à 80 millions d'hectares de terres
agricoles dans les pays en développement ont ainsi fait l'objet de négociations avec
les investisseurs internationaux cherchant à acheter ou à louer ces terres, les deux
tiers d'entre eux en Afrique sub-saharienne'' notait dèjà un groupe d'expert de
la FAO en octobre 2011. Une gouvernance mondiale de ces transactions voit donc
le jour, reste à faire en sorte que les états les mettent en œuvre. L'ONG Oxfam a
salué une première étape, tout en soulignant qu'il fallait aller plus loin, notamment
pour protéger le droits des petits producteurs.