La Caritas de RDC inquiète pour les déplacés du Nord-Kivu
C’est un conflit oublié et pourtant il est à l’origine d’un véritable exode. Les affrontements
entre l’armée régulière et les déserteurs dans le Nord-Kivu, en République Démocratique
du Congo, ont poussé sur les routes des milliers de civils. En une semaine, près de
20 000 personnes ont pris la fuite. Démunies et terrorisées, des familles entières
sont parties avec leur bétail en direction de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu. Les
militaires congolais qui traquent Bosco Ntaganda, cet ancien rebelle devenu général
avant de retourner en dissidence et qui fait l'objet depuis 2006 d'un mandat d'arrêt
de la Cour pénale internationale, ont repris aux mutins le contrôle de la localité
de Mushaki ce samedi 5 mai. Jeudi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé
"l'arrêt immédiat de la rébellion" des anciens membres du Congrès national pour la
défense du peuple et déclaré "soutenir les efforts des autorités congolaises" pour
régler la crise. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont également souligné
l'importance de désarmer et de démanteler tous les groupes armés opérant dans l'est
de la RDC. Nous avons joint sur place Taylor Toéka, chargé de communication pour la
Caritas Goma Un entretien réalisé
par Hélène Destombes. Face au nombre croissant de déplacés sur place, le ministre
canadien des Affaires étrangères réclame "une action immédiate" de la part des autorités
du pays. Dans un communiqué, John Baird s'est dit "vivement préoccupé "par la possibilité
de violences sexuelles, y compris le recours au viol comme arme de guerre. Le Canada
"exhorte toutes les parties à respecter les droits de la personne".
Photo :
Des congolais du Nord-Kivu, réfugiés au Rwanda, écoutent un fonctionnaires de Kigali.