Les politiques sociales sont parfois plus aveugles que les non-voyants
Dans certains pays, les politiques sociales sont plus aveugles que les non-voyants.
Cela est encore plus vrai dans le contexte actuel de crise économique. Le président
du Conseil pontifical pour la Pastorale de la Santé en est convaincu. Mgr Zygmunt
Zimowski en a parlé à l’ouverture d’un congrès sur les non-voyants, organisé avec
la Fondation « le Bon Samaritain ». Quelque 300 délégués de plus de 40 pays ont été
invités, dont des experts de renommée internationale. Les États font preuve d’une
courte-vue face aux personnes vulnérables et aux besoins qui en découlent ; il est
donc urgent de relancer la défense des personnes les plus faibles. Et pourtant les
situations limite peuvent constituer des moments privilégiés pour retrouver le sens
de l’humain dans une société de plus en plus différenciée, dépaysée et individualiste.
Les aveugles sont en quête de relations humaines, de réciprocité d’accès aux structures
ecclésiales, de pleine communion dans la communauté des croyants. Le programme
de ce congrès international de deux jours a été imprimé en braille. Un concert a été
donné par trois musiciens aveugles.
C’est dans les pays pauvres que vivent
90 % des personnes atteintes d’un handicap visuel partiel ou total. Or 5 % des enfants
de ces pays peuvent se doter de verres correcteurs. En outre, dans 80 % des cas, le
handicap aurait pu être prévenu ou pourrait être réduit ou annulé grâce à des instruments
de correction comme des lunettes ou grâce à une intervention chirurgicale comme dans
le cas de la cataracte. L’Église est sensible à cette dimension de charité et
veut aussi rappeler que la cécité n’est pas qu’un problème physiologique. Il s’agit
également de replacer la personne vulnérable au cœur de la réflexion. C’est ce que
nous rappelle Mgr Jean-Marie Mpendawatu, le secrétaire du Conseil pontifical pour
les Services de santé Propos recueillis
par Olivier Bonnel