Les liens entre le Saint-Siège et Caritas Internationalis renforcés
La Secrétairerie d’État a publié ce mercredi 2 mai le décret général concernant
le nouveau statut de Caritas Internationalis, amendant celui de 2004. Selon le cardinal
Sarah, président du Conseil pontifical Cor Unum, « une clarification majeure était
nécessaire quant au rôle et aux compétences du Saint-Siège qui constitue le point
de référence pour la structure et les activités de Caritas Internationalis, de manière
que les relations réciproques puissent être toujours plus effectives et efficaces.
» Le cardinal Sarah précise que ce « corpus juridique en soi ne concerne pas les Caritas
nationales qui maintiennent leur autonomie et continuent de dépendre de leur Ordinaires
respectifs. Mais ce corpus pourrait inspirer les évêques et les conférences épiscopales
pour revoir éventuellement les statuts de leurs Caritas diocésaines ou nationales.
»
Caritas Internationalis se rapproche ainsi du statut qu’ont les différents
dicastères de la Curie romaine. Le cardinal Robert Sarah exprime sa satisfaction.
L’organisation pourra mieux accomplir son activité caritative et porter encore davantage
le souci des plus pauvres
Les activités
institutionnelles de Caritas Internationalis seront désormais placées sous le contrôle
du Conseil pontifical Cor Unum. Le nouveau cadre juridique définit clairement quels
sont les domaines de compétence de Cor Unum mais aussi ceux de la première et de la
deuxième section de la Secrétairerie d’Etat. L’objectif est clairement de renforcer
l’identité catholique de cette œuvre humanitaire qui intervient dans le monde entier,
et améliorer sa transparence financière. Xavier Sartre
Nous avons
joint le secrétaire général de Caritas Internationalis, Michel Roy qui revient sur
l'ensemble de ce nouveau statut
L’organisation
créée par Pie XII après la Seconde Guerre mondiale pour faire face aux drames de la
guerre, s’est vue conférée par Jean-Paul II en 2004 la personnalité juridique canonique
publique. Une évaluation générale de son fonctionnement a été effectuée durant toute
l’année 2011. La signature du Secrétaire d’État, le cardinal Tarcisio Bertone, apposée
au bas du nouveau décret, est ainsi le résultat d’un processus qui a impliqué les
dirigeants de Caritas ainsi que l’ensemble du Saint-Siège.
Caritas Internationalis
doit porter le message de l’Église dans la vie politique et sociale au niveau international.
Signe des liens étroits qui existent entre l’organisation et l’Église universelle,
le Saint-Siège est chargé d’en suivre l’activité et de la surveiller afin que son
action humanitaire et de charité, comme le contenu de ses documents soient en harmonie
avec le siège apostolique et le Magistère de l’Église.
Jusqu’à maintenant,
Caritas Internationalis dépendait de Cor Unum qui suivait ses activités. La Congrégation
pour la Doctrine de la foi était chargée des aspects doctrinaux. Caritas dépendait
également de la première section de la Secrétairerie d’État et de la seconde section
pour tout ce qui concernait les rapports qu’entretenait l’organisation avec les États.
Nouveautés
Le dernier décret institue un certain nombre de
nouveautés et de précisions. Le rôle de Cor Unum est renforcé. Le conseil pontifical
suit les activités institutionnelles de Caritas Internationalis et se trouve responsable
de l’approbation de ses textes à contenu doctrinal ou moral. Cor Unum devra également
approuver les accords de Caritas avec d'autres ONG, sauf en cas d'urgence humanitaire
grave, et superviser l'administration de son patrimoine et de ses finances.
Des
lignes directrices ont été prises pour la rédaction de normes de travail concernant
le personnel de l’organisation.
Innovation principale qui symbolise le renforcement
du lien entre la Caritas et le Saint-Siège, le Pape nomme dorénavant trois membres
du Conseil exécutif. Les autres membres demeurent élus par les Caritas nationales.
Le rôle et la place de l’assistant ecclésiastique, dont l’existence était
prévue dans le statut de 2004, sont désormais précisés. Une commission d’assistance
est en revanche créée. Elle sera composée de trois experts au rôle consultatif.
Le
Saint-Siège, qui devait avaliser comme prévu par les statuts de 2004, les nominations
du président et du secrétaire général, doit maintenant avaliser celle du trésorier.