Pacem in Terris, l’encyclique de Jean XXIII, fut publiée il y a cinquante ans en pleine
Guerre Froide. Adressée à tous les hommes de bonne volonté, ce texte clé de la doctrine
sociale de l’Eglise demeure d’actualité dans un monde traversé par de nombreuses crises
politiques, économiques et sociales.
L’Académie pontificale des Sciences
sociales a dédiée à ce texte fondamental sa XVIIIe assemblée plénière qui s’est
déroulée au Vatican du 27 avril au 1er mai. Les participants ont pu faire le point
sur la réception qu’a connu l’encyclique jusqu’à aujourd’hui.
Pour l’Académie,
le capitalisme financier qui prévaut actuellement dans le monde exige la mise en place
de structures chargées de contrôler la finance globale pour favoriser la transparence
et prévenir les abus. Dans un document final, les académiciens, ainsi que des experts,
des religieux et des économistes de renommée mondiale, soulignent que les transactions
financières sont en partie responsables de la crise économique actuelle et rappellent
que tout développement social et scientifique ne doit jamais perdre de vue le caractère
central de l’être humain. Les participants se disent contraires à la mise en place
d’une autorité qui serait investie d’un pouvoir au niveau mondial, car il s’agirait
d’une dangereuse utopie. Mais ils estiment urgent de créer des structures chargées
de réguler les marchés, l’économie et la recherche. En clair : plus de transparence
associée à des systèmes de contrôle pour un ordre global plus juste.
Mgr
Roland Minnerath, archevêque de Dijon, a ouvert cette assemblée plénière, soulignant
dans son discours que la vision de Pacem in Terris est un processus continu qui a
besoin d’être discerné « dans l’épaisseur de l’histoire ». Il a aussi rappelé lors
de la conférence de presse conclusive, que « le développement social et scientifique,
pour être valide, ne doit jamais perdre de vue la centralité de l’être humain ». Il
revient sur cette encyclique décidément moderne Propos recueillis
par Olivier Bonnel