Des chrétiens attaqués au Nigeria et au Kenya : « des actes terroristes exécrables
»
Des chrétiens ont été pris pour cible dans deux attentats distincts, l’un au Nigéria
et l’autre au Kenya, sans qu’aucun lien ne puisse être établi.
Au Nigéria,
l’attaque a eu lieu à Kano, dans le Nord du pays et a provoqué la mort d’une vingtaine
de personnes. Les victimes sont des chrétiens qui assistaient à la messe. Kano a déjà
le théâtre d’une série d’attentats sanglants attribués à la secte islamiste Boko Haram
qui terrorise le pays depuis plusieurs années. L’explosion s’est produite à proximité
du campus universitaire où une messe était célébrée en plein air.
Le directeur
du Bureau de presse du Saint-Siège a condamné ce lundi matin avec la plus grande fermeté
ces actes « horribles et exécrables ». Le Père Lombardi a appelé à être proche « des
victimes et des communautés qui souffrent à cause de cette violence d’autant plus
détestable qu’elle les frappe au moment où ils célèbrent pacifiquement une foi qui
annonce l’amour et la paix pour tous ». « Il faut, selon le Saint-Siège, continuer
à encourager la population tout entière, au-delà des différences religieuses, à ne
pas tomber dans la spirale sans issue de la haine meurtrière. »
La Commission
européenne a elle aussi condamné sans réserve les actes de terrorisme qui frappent
la communauté chrétienne et souhaite que les auteurs de ces crimes soient au plus
vite déférés devant la justice.
Nos confrères de la rédaction anglophone ont
joint par téléphone Mgr Kaigama, l’évêque de Jos, une autre ville du Nigéria touchée
il y a quelques semaines par la violence islamiste Propos recueillis
par Lydia O’Kane
Une autre attaque a visé dimanche une église non loin
du centre de Nairobi, la capitale du Kenya, pays habituellement épargné par les conflits
à connotation religieuse. Depuis que l’armée kenyane a traversé la frontière somalienne
en octobre dernier pour traquer les Shebab, accusés d’avoir enlevé des touristes,
le Kenya est touché par des attentats et des explosions attribuées aux milices islamistes.
Mais d’autres thèses sont également évoquées. Il pourrait s’agir d’une affaire interne
à la communauté.
Selon un missionnaire italien, le Père Stefano Giudici, qui
exerce son apostolat dans un immense bidonville de Nairobi où règne la misère et la
violence, la présence chrétienne et les lieux de culte n’ont jamais été jusqu’ici
l’objet d’hostilité de la part de la population musulmane. Il constate toutefois que
les fondamentalistes sont de plus en plus actifs au sein des communautés de croyants.
Le Père Stefano Giudici rappelle qu’au Kenya les problèmes sociaux sont particulièrement
graves. Le jour même de cette attaque, il avait lui-même organisé une manifestation
en faveur des enfants des rues, drogués et alcooliques.