2012-04-26 17:39:42

Économie et commerce : le Saint-Siège souligne l'urgence d'une réflexion


Le Saint-Siège attire encore une fois l'attention sur la nécessité d'une réflexion profonde sur la signification des objectifs économiques et sur l'urgence d'une révision de l'architecture financière et commerciale globale, afin de corriger les déformations du système. Mgr Silvano Tomasi, observateur permament du Saint-Siège à l'ONU à Genève est intervenu dans le cadre de la 13ème conférence sur le commerce et le développement des Nations Unies (Unctad) qui a eu lieu à Doha au Qatar. Le but ultime de l'économie, a-t-il rappelé, est d'être au service du développement intégral de la personne humaine et non le contraire. Dans son intervention, Mgr Tomasi a lancé un cri d'espérance mais aussi un appel à ramener les choses dans leur juste perspective. La conférence de Doha a traité de la crise financière, d'éthique, d 'économie durable et de travail. Sur ce dernier thème le représentant du Saint-Siège a fait sienne les paroles de Jean Paul II dans l'encyclique Laborem Exercens : l'homme qui travaille est plus qu'un être humain, le travail est une bonne chose non seulement parce qu'il est utile, mais parce qu'il renferme une valeur, qui exprime et renforce la dignité humaine.

L'actuelle crise économique, a encore affirmé Mgr Tomasi, prouve que les actuels modèles économiques ne correspondent plus à la réalité, il faut la considérer comme une opportunité à repenser l'économie et à chercher de nouveaux paradigmes de référence. D'où le souhait d'une nouvelle économie fondée sur le principe de la justice sociale, sur les valeurs éthiques de la transparence, l'honneteté, la solidarité et la responsabilité. Placer la personne humaine au centre, aiderait par ailleurs, à prévenir d'autres crises spéculatives et éviterait les répercussions sur le tissu social et l'environnement. Introduire dans le domaine économique la dimension de gratuité, la logique du don comme expression de fraternité, contribuerait enfin à faire de l'humanité une grande famille.

Les racines de la crise ne sont donc pas seulement de nature économique et financière, mais aussi éthique et morale, comme l'affirme Benoît XVI dans Caritates in Veritate, aussi pour Mgr Tomasi, il est nécessaire de faire prévaloir l'être sur l'avoir. Certaines conséquences importantes de l'actuelle crise dépassent les frontières de l'économie. Tous les pays même les plus développés sont en train de payer un prix très élevé en termes sociaux et culturels, parce qu'ils ont permis que les acteurs économiques et financiers s'autorégulent et que l'éthique soit mise à part dans cette dimension. Dans le monde entier, les personnes partagent les mêmes besoins, les mêmes désirs et les mêmes aspirations : le développement en effet n'est pas seulement une conception économique, mais il tend à la satisfaction de ces désirs et aspirations sans aucune exclusion de groupes dans la société, surtout les plus défavorisés. A ne pas sous-estimer également le rôle stratégique de l'éducation dans la construction de l'avenir des sociétés, pas seulement en termes de nouvelles technologies et d'activiés liées aux innovations, relève Mgr Tomasi. Il souligne la nécessté d'affronter la question d'accès à la nourriture, lié aux prix des denrées alimentaires de premières nécessité et invite les Nations-Unies et le monde entier à prendre en charge de tels problèmatiques.







All the contents on this site are copyrighted ©.