Benoît XVI met en garde contre l'activisme dans l'Eglise
A l’audience générale, ce mercredi 25 avril, Benoît XVI a pointé du doigt l’activisme
et les rythmes de vie frénétiques qui sont le lot aujourd’hui d’une grande partie
de l’humanité. L’excès d’activité - a-t-il averti - finit par endurcir le cœur et
à faire du mal à l’âme. S’adressant à quelque 30 000 personnes rassemblées sur la
place Saint-Pierre sous un soleil printanier, le Pape a redit que le rendement et
l’efficacité ne peuvent être les seuls critères à suivre. Cela est particulièrement
vrai pour l’Eglise qui doit cultiver la dimension spirituelle. Benoît XVI est
parti d’une réflexion de saint Bernard sur un passage des Actes des apôtres où l’Eglise
primitive choisit sept personnes pour leur confier le ministère de la charité et permettre
aux apôtres de se consacrer à la prière et à l’annonce de la Parole. Le travail et
l’action charitable sont importants – a reconnu le Pape – l’Eglise primitive crée
pour cela un ministère spécial. Les activités quotidiennes doivent être accomplies
avec dévouement et sens des responsabilités. Mais elles ne peuvent jamais être déconnectées
de notre besoin de Dieu et de sa lumière qui nous donne la force et l’espérance dont
nous avons besoin. Sans la prière quotidienne, nos activités se vident et se réduisent
à un simple activisme qui, au final, nous laisse insatisfaits. Benoît XVI a évoqué
à ce propos le célèbre passage de l’Evangile consacré à Marthe et Marie, deux sœurs
dont l’une se consacre à la contemplation, l’autre au service.
Comme chaque
semaine, le Pape a résumé son allocution en plusieurs langues dont le français
Chers frères
et sœurs, l’Église doit affronter des situations imprévues dès le début. Les Actes
des apôtres racontent comment la première communauté chrétienne dut résoudre le problème
de la pastorale de la charité envers des personnes dans le besoin, particulièrement
les veuves. Face à l’urgence de cet aspect de la vie communautaire, les Apôtres prennent
ensemble la décision de choisir sept hommes qui exerceront la diaconie de la charité,
pour qu’eux-mêmes puissent ‘se consacrer à la prière et au service de la Parole’.
Ils montrent ainsi la priorité à donner à Dieu, à la prière personnelle ou communautaire.
Sans elle, on risque de s’agiter et de se préoccuper inutilement au plan ecclésial
et pastoral. Prière et service de la Parole sont liés. La vie des Saints manifeste
l’unité profonde entre la prière et l’action, entre l’amour total pour Dieu et celui
pour les frères. Trop d’occupations, une vie frénétique finissent souvent par endurcir
le cœur. Chers amis, ce rappel est précieux aujourd’hui alors que nous évaluons tout
à l’aune de la productivité et de l’efficacité ! Le travail est important, mais nous
avons aussi besoin de Dieu, de sa lumière. Sans la prière quotidienne, l’activisme
nous guette. La prière est la respiration de l’âme et de la vie. ******************** Je
salue les pèlerins francophones, particulièrement les nombreux groupes diocésains
et paroissiaux accompagnés par leurs Évêques respectifs, ainsi que les catéchistes
de Strasbourg et tous les jeunes français et suisses venus à Rome. Puissiez-vous redécouvrir
le goût de la prière pour répondre chaque jour à l’appel du Seigneur. Bon pèlerinage
à tous !