2012-04-24 16:33:19

Le Vatican réaffirme sa position face à l'Église officielle de Chine


Le dynamisme de l’Église de Chine mais aussi ses difficultés. C’est ce qui ressort de la cinquième réunion plénière de la commission sur la vie de l’Église catholique en Chine qui se tenait au Vatican du 23 au 25 avril. Dans le communiqué publié par la salle de presse du Saint-Siège il apparaît que les membres de cette commission se sont penchés en particulier sur la formation des laïcs notamment dans le cadre de l’Année de la Foi, convoquée par le Pape à partir du mois d’octobre. Mais surtout durant ces trois jours de discussions le Vatican a tenu à réaffirmer sa position face à l’Église pro-gouvernementale dite patriotique. Thomas Chabolle RealAudioMP3

Les évêques qui souffrent d’injustes limitations dans leur mission ou encore les prêtres en détention : ce sont ces graves situations de privations de liberté que le Vatican a voulu rappeler dans le communiqué. La commission n’a pas non plus éludé les tensions entre l’Église clandestine fidèle au pape et l’Église officielle. Elle évoque ainsi les organismes d’état chinois appelés « Une Association et Une Conférence », à savoir l’Église patriotique, qui persistent à vouloir guider la vie de la communauté. Il y a des prêtres - explique la commission - qui ont reçu de manière illégitime l’ordination épiscopale et qui ont donc usurpé un pouvoir que l’Église ne leur a pas conféré. Certains d’entre eux - souligne la commission - ont participé a des ordinations épiscopales autorisées par Rome en forçant ainsi la conscience des prêtres et des fidèles présents lors de ce sacrement. Ces comportements ne font qu’aggraver la situation canonique de ces évêques. Ce rappel à l’ordre concerne également les évêques légitimes notamment lorsqu’ils participent à des ordinations épiscopales de l’Église officielle. Beaucoup de ces évêques ont clarifié leur position et ont reçu le pardon de Benoît XVI, d’autres en revanche n’ont pas fait part de leurs excuses. La commission les encourage ainsi à agir le plus vite possible car l’Eglise « a besoin de bons évêques » précise le communiqué. Des évêques qui soient un don de Dieu pour son Peuple.

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Le Vatican accueille, du 23 au 25 avril, la 5e réunion plénière de la Commission sur la vie de l’Église catholique en Chine, instituée en 2007 par Benoît XVI. Au cœur des débats : la formation des laïcs, notamment dans le cadre de l’Année de la foi, convoquée par le Pape à partir du mois d’octobre. La Commission examinera également les progrès réalisés dans les parcours de formation des prêtres, des personnes consacrées et des séminaristes. En toile de fond, les divisions au sein de l’Église et les pressions exercées par les autorités politiques, en particulier lors des ordinations épiscopales. Confrontée à de graves difficultés, l’Église en Chine fait pourtant preuve d’un étonnant dynamisme.
Éclairage Romilda Ferrauto RealAudioMP3

Rien que le jour de Pâques, plus de 22 000 baptêmes ont été célébrés en Chine, en majorité des adultes. En butte à des difficultés et tracasseries en toutes sortes, le catholicisme chinois connaît une vivacité certaine alors que les divisions ne sont plus aussi nettes entre l’Église clandestine, fidèle au Pape, et l’Église pro-gouvernementale dite patriotique. De plus en plus souvent, les nouveaux évêques sont reconnus à la fois par Rome et par l’Église officielle. Contrairement à son prédécesseur, partisan de la ligne dure à l’égard de Pékin, l’évêque de Hong Kong mise sur le dialogue. Créé cardinal le 18 février dernier, Mgr John Tong Hon, est lucide : des progrès substantiels restent à accomplir en matière de liberté religieuse ; le régime est autoritaire, nationaliste et sûr de lui. Mais le 7° cardinal chinois de l’histoire a confiance en l’avenir. Il compte, notamment, sur un renouvellement à court terme des cadres dirigeants chinois qui pourrait modifier la donne. Dialogue certes, mais aussi fermeté : le cardinal Tong Hon juge sévèrement la participation d’évêques illégitimes aux ordinations épiscopales approuvées par Rome. L’Église – dit-il - ne doit pas céder quant il s’agit de ses principes. Elle doit réagir contre tout ce qui peut porter atteinte à son unité. En Chine, rien n’est simple, l’Église est exposée au contrôle des autorités civiles, sa liberté d’action est limitée, des divergences d’ordre territorial restent irrésolues. Le cardinal Tong Hon a confié que Benoît XVI lui avait demandé de faire de Hong Kong un pont entre l’Église chinoise et l’Église universelle. Benoît XVI qui, depuis le début de son pontificat, a multiplié les gestes d’apaisement en direction de Pékin.








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