Le Vatican réaffirme sa position face à l'Église officielle de Chine
Le dynamisme de l’Église de Chine mais aussi ses difficultés. C’est ce qui ressort
de la cinquième réunion plénière de la commission sur la vie de l’Église catholique
en Chine qui se tenait au Vatican du 23 au 25 avril. Dans le communiqué publié par
la salle de presse du Saint-Siège il apparaît que les membres de cette commission
se sont penchés en particulier sur la formation des laïcs notamment dans le cadre
de l’Année de la Foi, convoquée par le Pape à partir du mois d’octobre. Mais surtout
durant ces trois jours de discussions le Vatican a tenu à réaffirmer sa position face
à l’Église pro-gouvernementale dite patriotique. Thomas Chabolle
Les évêques
qui souffrent d’injustes limitations dans leur mission ou encore les prêtres en détention
: ce sont ces graves situations de privations de liberté que le Vatican a voulu rappeler
dans le communiqué. La commission n’a pas non plus éludé les tensions entre l’Église
clandestine fidèle au pape et l’Église officielle. Elle évoque ainsi les organismes
d’état chinois appelés « Une Association et Une Conférence », à savoir l’Église
patriotique, qui persistent à vouloir guider la vie de la communauté. Il y a des prêtres
- explique la commission - qui ont reçu de manière illégitime l’ordination épiscopale
et qui ont donc usurpé un pouvoir que l’Église ne leur a pas conféré. Certains d’entre
eux - souligne la commission - ont participé a des ordinations épiscopales autorisées
par Rome en forçant ainsi la conscience des prêtres et des fidèles présents lors de
ce sacrement. Ces comportements ne font qu’aggraver la situation canonique de ces
évêques. Ce rappel à l’ordre concerne également les évêques légitimes notamment lorsqu’ils
participent à des ordinations épiscopales de l’Église officielle. Beaucoup de ces
évêques ont clarifié leur position et ont reçu le pardon de Benoît XVI, d’autres en
revanche n’ont pas fait part de leurs excuses. La commission les encourage ainsi à
agir le plus vite possible car l’Eglise « a besoin de bons évêques » précise
le communiqué. Des évêques qui soient un don de Dieu pour son Peuple.
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Le Vatican accueille, du 23 au 25 avril, la 5e réunion plénière
de la Commission sur la vie de l’Église catholique en Chine, instituée en 2007 par
Benoît XVI. Au cœur des débats : la formation des laïcs, notamment dans le cadre de
l’Année de la foi, convoquée par le Pape à partir du mois d’octobre. La Commission
examinera également les progrès réalisés dans les parcours de formation des prêtres,
des personnes consacrées et des séminaristes. En toile de fond, les divisions au sein
de l’Église et les pressions exercées par les autorités politiques, en particulier
lors des ordinations épiscopales. Confrontée à de graves difficultés, l’Église en
Chine fait pourtant preuve d’un étonnant dynamisme. Éclairage Romilda Ferrauto
Rien que le
jour de Pâques, plus de 22 000 baptêmes ont été célébrés en Chine, en majorité des
adultes. En butte à des difficultés et tracasseries en toutes sortes, le catholicisme
chinois connaît une vivacité certaine alors que les divisions ne sont plus aussi nettes
entre l’Église clandestine, fidèle au Pape, et l’Église pro-gouvernementale dite patriotique.
De plus en plus souvent, les nouveaux évêques sont reconnus à la fois par Rome et
par l’Église officielle. Contrairement à son prédécesseur, partisan de la ligne dure
à l’égard de Pékin, l’évêque de Hong Kong mise sur le dialogue. Créé cardinal le 18
février dernier, Mgr John Tong Hon, est lucide : des progrès substantiels restent
à accomplir en matière de liberté religieuse ; le régime est autoritaire, nationaliste
et sûr de lui. Mais le 7° cardinal chinois de l’histoire a confiance en l’avenir.
Il compte, notamment, sur un renouvellement à court terme des cadres dirigeants chinois
qui pourrait modifier la donne. Dialogue certes, mais aussi fermeté : le cardinal
Tong Hon juge sévèrement la participation d’évêques illégitimes aux ordinations épiscopales
approuvées par Rome. L’Église – dit-il - ne doit pas céder quant il s’agit de ses
principes. Elle doit réagir contre tout ce qui peut porter atteinte à son unité. En
Chine, rien n’est simple, l’Église est exposée au contrôle des autorités civiles,
sa liberté d’action est limitée, des divergences d’ordre territorial restent irrésolues.
Le cardinal Tong Hon a confié que Benoît XVI lui avait demandé de faire de Hong Kong
un pont entre l’Église chinoise et l’Église universelle. Benoît XVI qui, depuis le
début de son pontificat, a multiplié les gestes d’apaisement en direction de Pékin.