Agression d'un prêtre au Vietnam : une catholique vietnamienne témoigne
Un prêtre vietnamien, du diocèse de Hanoï a été agressé très violemment le 14 avril
dernier par des individus qu’il n’a pu identifier. Le Père Nguyen Van Binh, curé de
la paroisse de Yên Kiên avait acheté un terrain de 500 m2. Il y avait fait construire
une maison destinée à accueillir de jeunes orphelins de la région. C’est en se rendant
devant l’établissement qui venait d’être détruit qu’il a été roué de coups jusqu’à
en perdre connaissance. Souffrant de maux de tête aigu et après avoir constaté un
écoulement de sang à l’intérieur des oreilles, il a été transporté à l’hôpital. Dans
un communiqué l’archevêché de Hanoï dénonce un acte inacceptable, une violation de
la loi, une atteinte brutale à la dignité humaine et réclame une enquête rapide afin
de faire toute la lumière sur cette affaire. Nous avons joint sur place une catholique
vietnamienne qui a rencontré le père Nguyen Van Binh juste après son agression. Témoignage
Des propos recueillis
par Hélène Destombes
Retransription d'une partie de l'entretien :
J’ai
vu le père, il venait d’être emmené à l’évêché, il m’a raconté que tout d’un coup
ce jour-là, des personnes qu’il ne connaissait pas l’ont agressé. Elles l’ont frappé.
Il s’est évanoui. Il était par terre et ces personnes en ont profité pour le frapper
dans les tympans avec leurs souliers en pointe. Le prêtre s’est aperçu que du sang
coulait de son oreille. Il est ensuite parti à l’hôpital.
Q : Pour quelles
raisons a-t-il été agressé ? Est-ce encore une fois à cause d’une affaire de terrain
?
Ce n’est pas une question de terrain. Le terrain a été acheté légalement.
Le père sait que c’est sans doute à cause de l’influence que nous avons. De l’influence
que nous les catholiques avons.
Q : Donc il aurait été agressé uniquement
parce qu’il est catholique ?
Sans doute. Il n’y a aucune autre raison.
Moi-même je suis révoltée. C’est inadmissible. Ces épisodes de violence contre les
prêtres, contre les catholiques, sont l’avenir de notre société. Certainement, il
y a derrière tout ça quelqu’un qui soulève, qui pousse les personnes à faire pareil.
C’est intentionnel. Qui va répondre de ces faits là ? On exige la clarté.