Chemin de Croix au Colisée : Les paroles de Benoît XVI
Traduction intégrale des paroles du Pape prononcées à l'issue du Chemin de Croix au
Colisée:
Chers frères et sœurs,
Nous avons rappelé, dans la méditation,
dans la prière et dans le chant, le parcours de Jésus sur le chemin de la Croix :
un chemin qui semblait sans issue et qui au contraire a changé la vie et l’histoire
de l’homme, a ouvert le passage vers les « cieux nouveaux et la terre nouvelle » (cf.
Ap 21, 1). Spécialement en ce jour du Vendredi Saint, l’Église célèbre, avec une intime
adhésion spirituelle, la mémoire de la mort en croix du Fils de Dieu, et dans sa Croix
elle voit l’arbre de la vie, fécond d’une nouvelle espérance. L’expérience de la
souffrance marque l’humanité, marque aussi la famille ; combien de fois le chemin
se fait éprouvant et difficile ! Incompréhensions, divisions, préoccupation pour l’avenir
des enfants, maladies, difficultés de toutes sortes. En notre temps, ensuite, la situation
de nombreuses familles est aggravée par la précarité du travail et par les autres
conséquences négatives provoquées par la crise économique. Le chemin de la Via Crucis,
que nous avons spirituellement parcouru à nouveau ce soir, est une invitation pour
nous tous, et spécialement pour les familles, à contempler le Christ crucifié pour
avoir la force d’aller au-delà des difficultés. La Croix de Jésus est le signe suprême
de l’amour de Dieu pour chaque homme, c’est la réponse surabondante au besoin qu’a
chaque personne d’être aimée. Quand nous sommes dans l’épreuve, quand nos familles
doivent affronter la souffrance, la détresse, regardons vers la Croix du Christ :
là nous trouvons le courage pour continuer à marcher ; là nous pouvons répéter, avec
une ferme espérance, les paroles de saint Paul : « Qui pourra nous séparer de l’amour
du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le
danger ? le supplice ?...Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce
à celui qui nous a aimés » (Rm 8, 35.37). Dans les malheurs et dans les difficultés
nous ne sommes pas seuls ; la famille n’est pas seule : Jésus est présent avec son
amour, il la soutient de sa grâce et lui donne l’énergie pour aller de l’avant, pour
affronter les sacrifices et pour surmonter les obstacles. Et c’est à cet amour du
Christ que nous devons nous adresser quand les déviations humaines et les difficultés
risquent de blesser l’unité de notre vie et de la famille. Le mystère de la passion,
mort et résurrection du Christ encourage à aller de l’avant avec espérance : le temps
de la souffrance et de l’épreuve, s’il est vécu avec le Christ, avec foi en lui, renferme
déjà la lumière de la résurrection, la vie nouvelle du monde ressuscité, la pâque
de chaque homme qui croit à sa Parole. Dans cet Homme crucifié, qui est le Fils
de Dieu, la mort elle-même aussi acquiert un nouveau sens et une nouvelle orientation,
elle est rachetée et vaincue, elle est un passage vers la nouvelle vie : « Si le grain
de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup
de fruit » (Jn 12, 24). Confions-nous à la Mère du Christ. Elle qui a accompagné son
Fils sur le chemin douloureux, elle qui était au pied de la Croix à l’heure de sa
mort, elle qui a encouragé l’Église à sa naissance pour qu’elle vive en présence du
Seigneur, qu’elle conduise nos cœurs, les cœurs de toutes les familles à travers le
vaste mysterium passionis vers le mysterium paschale, vers cette lumière qui déborde
de la Résurrection du Christ et montre la victoire définitive de l’amour, de la joie,
de la vie, sur le mal, sur la souffrance, sur la mort.
Amen. --- Ceux
qui le désirent peuvent consulter la traduction en français des méditations sur le
site du Vatican : www.vatican.va/news - service liturgique - chemin de croix