2012-04-06 22:29:14

Les familles en difficulté invitées à contempler le Christ crucifié pour aller de l'avant


Le traditionnel Chemin de Croix du Vendredi Saint au Colisée est l’un événement les plus médiatisés de la Semaine Sainte à Rome et, comme chaque année, des milliers de fidèles étaient sur place pour participer à ce moment central de la foi chrétienne. A 21 heures passées, le Pape est arrivé sur place. Benoît XVI a présidé la Via Crucis depuis la terrasse du Mont Palatin, qui surplombe le Colisée. Cette année, le rite du Chemin de Croix était tout particulièrement dédié à la famille. Ainsi, cinq familles venues d’Italie, d’Irlande, du Pérou et du Burkina Faso ont porté la Croix de bois en procession, avant de la laisser entre les mains de deux frères franciscains. Le cardinal Vallini, le Vicaire du Pape pour la ville de Rome, a lui porté la croix lors de la première et de la dernière des 14 stations du Chemin de Croix.
Par ailleurs, c'est une première dans le pontificat de Benoît XVI, les médiations de cette année ont été écrites par un couple italien membre des Focolari. Quatre ans après la mort de la fondatrice du mouvement, Chiara Lubich, le Pape a en effet confié la responsabilité de ces méditations aux époux Anna Maria et Danilo Zanzucchi, consulteurs au Conseil Pontifical pour la Famille et pendant une quarantaine d’années, responsables de la branche Famille nouvelle au sein des Focolari.
Dans leurs médiations, c’est donc tout naturellement qu’ils ont évoqué les différentes situations de souffrance vécues de nos jours par les familles, comme l'infidélité, le divorce ou la maladie, l’unité gangrénée par le repli sur soi, l’égoïsme ou l’individualisme.
« Combien de fois, le chemin se montre éprouvant ? », s’est interrogé Benoît XVI à l’issue de la Via Crucis. Le Pape évoque les « incompréhensions, les divisions, la préoccupation pour l’avenir des enfants ou encore la maladie », sans compter ajoute-t-il que "la situation des familles est encore aggravée par la précarité du travail et par les autres conséquences de la crise économique ». A ces familles qui traversent une période difficile, le Pape a demandé ce vendredi soir de ne pas perdre espoir, « de contempler le Christ crucifié pour avoir la force d’aller au-delà des difficultés », car dans les épreuves, « nous ne sommes pas seuls, la famille n’est pas seule, a poursuivi le Pape, Jésus est présent avec son amour (…) et c’est à cet amour que nous devons nous adresser » a-t-il conclut.

Aperçu sonore de la Via Crucis, Mathilde Auvillain RealAudioMP3





Traduction intégrale de l'allocution du Pape à l’issue de la Via Crucis ce vendredi 6 avril 2012 :
“Chers frères et sœurs,

Nous avons rappelé, dans la méditation, dans la prière et dans le chant, le parcours de Jésus sur le chemin de la Croix : un chemin qui semblait sans issue et qui au contraire a changé la vie et l’histoire de l’homme, a ouvert le passage vers les « cieux nouveaux et la terre nouvelle » (cf. Ap 21, 1). Spécialement en ce jour du Vendredi Saint, l’Église célèbre, avec une intime adhésion spirituelle, la mémoire de la mort en croix du Fils de Dieu, et dans sa Croix elle voit l’arbre de la vie, fécond d’une nouvelle espérance.
L’expérience de la souffrance marque l’humanité, marque aussi la famille ; combien de fois le chemin se fait éprouvant et difficile ! Incompréhensions, divisions, préoccupation pour l’avenir des enfants, maladies, difficultés de toutes sortes. En notre temps, ensuite, la situation de nombreuses familles est aggravée par la précarité du travail et par les autres conséquences négatives provoquées par la crise économique. Le chemin de la Via Crucis, que nous avons spirituellement parcouru à nouveau ce soir, est une invitation pour nous tous, et spécialement pour les familles, à contempler le Christ crucifié pour avoir la force d’aller au-delà des difficultés. La Croix de Jésus est le signe suprême de l’amour de Dieu pour chaque homme, c’est la réponse surabondante au besoin qu’a chaque personne d’être aimée. Quand nous sommes dans l’épreuve, quand nos familles doivent affronter la souffrance, la détresse, regardons vers la Croix du Christ : là nous trouvons le courage pour continuer à marcher ; là nous pouvons répéter, avec une ferme espérance, les paroles de saint Paul : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ?...Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés » (Rm 8, 35.37).
Dans les malheurs et dans les difficultés nous ne sommes pas seuls ; la famille n’est pas seule : Jésus est présent avec son amour, il la soutient de sa grâce et lui donne l’énergie pour aller de l’avant, pour affronter les sacrifices et pour surmonter les obstacles. Et c’est à cet amour du Christ que nous devons nous adresser quand les déviations humaines et les difficultés risquent de blesser l’unité de notre vie et de la famille. Le mystère de la passion, mort et résurrection du Christ encourage à aller de l’avant avec espérance : le temps de la souffrance et de l’épreuve, s’il est vécu avec le Christ, avec foi en lui, renferme déjà la lumière de la résurrection, la vie nouvelle du monde ressuscité, la pâque de chaque homme qui croit à sa Parole.Dans cet Homme crucifié, qui est le Fils de Dieu, la mort elle-même aussi acquiert un nouveau sens et une nouvelle orientation, elle est rachetée et vaincue, elle est un passage vers la nouvelle vie : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12, 24). Confions-nous à la Mère du Christ. Elle qui a accompagné son Fils sur le chemin douloureux, elle qui était au pied de la Croix à l’heure de sa mort, elle qui a encouragé l’Église à sa naissance pour qu’elle vive en présence du Seigneur, qu’elle conduise nos cœurs, les cœurs de toutes les familles à travers le vaste mysterium passionis vers le mysterium paschale, vers cette lumière qui déborde de la Résurrection du Christ et montre la victoire définitive de l’amour, de la joie, de la vie, sur le mal, sur la souffrance, sur la mort. Amen.”








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