Italie : la démission d'Umberto Bossi, l'opportunité d'un sursaut
En Italie, l’évêque de la ville de Côme espère que la démission d’Umberto Bossi permette
d’inaugurer une saison nouvelle pour le parti de la Ligue du Nord, « une saison de
réflexion et de dialogue » et que ce mouvement abandonne « les tons anticonstitutionnels
qui ont fait tant de mal ». Les militants eux-mêmes, souligne Mgr Diego Coletti, ont
le sentiment d’avoir été « trahis et peinent à retrouver leur unité ». Umberto
Bossi a démissionné jeudi 5 avril dernier de son poste de secrétaire général de la
Ligue du Nord à la suite d’un scandale sur l’utilisation par ses proches de financement
publics destinés à son parti, un comble pour un homme politique qui se présentait
comme un champion de la lutte anti-corruption. Il s'agit cela dit d'une demie sortie
de scène, puisqu'Umberto Bossi a immédiatement été nommé président fédéral de la Ligue
du Nord, un parti qui fut l'allié clé du gouvernement de droite de Silvio Berlusconi
lors de son dernier mandat. Dans un entretien réalisé par la rédaction italienne
de Radio Vatican, l’évêque de Côme fustige cependant les adversaires de la Ligue du
Nord qui affichent leur satisfaction. Pour lui, tous devraient plutôt remettre de
l’ordre dans la question épineuse du financement des partis et plus généralement dans
la vie politique italienne, en pleine décomposition. Plus que jamais, en cette période
de crise, la transparence est une exigence fondamentale de la démocratie. « Le pays,
conclut Mgr Coletti, a besoin d’un « sursaut d’idéalisme, de courage et d’abnégation
dans la recherche du bien commun ».