2012-04-05 15:08:43

L'affaire Trayvon Martin secoue l'opinion américaine depuis un mois


Un mois après les faits, l'émoi autour du meurtre du jeune Trayvon Martin est toujours vif aux États-Unis. L'affaire a même pris une tournure politique, après un commentaire très personnel du président Barack Obama : "Si j'avais un fils, il ressemblerait à Trayvon".

Ce jeune Noir, âgé de 17 ans, a été abattu fin février par un homme blanc d'origine hispanique, George Zimmerman qui effectuait des rondes de surveillance dans un quartier de Sanford, en Floride. Décrit comme un adolescent sans histoire par son entourage, Trayvon rentrait chez lui après avoir acheté des friandises dans une épicerie du quartier. Il ne portait pas d'arme. Il a été abattu d'un coup de feu. George Zimmerman a été brièvement arrêté puis relâché après qu'il eut invoqué la légitime défense. Mais les circonstances des faits restent floues et l'enquête de la police de la ville a fait l'objet de vives critiques .

Le ministère américain de la Justice, le procurateur du district central de Floride et le FBI ont ouvert une enquête. Un grand jury (chambre d'accusation) doit se réunir le 10 avril pour décider si les charges sont suffisantes pour poursuivre Georges Zimmerman. L'Amérique soupçonne un crime raciste et les initiatives se multiplient pour demander justice pour Trayvon Martin et sa famille.

Deborah Stafford Shearer, responsale du Bureau « Justice et protection » du diocèse d'Orlando a été inteviewé sur nos fréquences. « Nous avons réagi comme la plupart des personnes de la communauté, c'est bouleversant et nous sommes profondément préoccupés. Nous ne connaissons tous les détails, l'enquête est encore en cours. Nous sommes aussi préoccupés pour les conséquences poursuit-elle, il y a beaucoup d'animosité parmi les groupes raciaux et cela me déconcerte un peu car en réalité nous ne connaissons pas encore tous les détails.»

Beaucoup pensent que racisme et les discriminations sont des blessures encore ouverte dans la société américaine. Deborah Stafford Shearer partage le même avis.
"Mais ils ne visent pas directement la communauté afroaméricaine" souligne t-elle.

C'est d'ailleurs une de nos intentions de prière : nous devons connaître les personnes, établir des rapports et faire cesser la violence. La violence, insiste-t-elle, naît quand on ne connaît pas le prochain et quand on ne s'intéresse pas au prochain.

Deborah Stafford Shearer estime que la communauté catholique peut jouer un rôle dans la réconciliation entre les divers communautés raciales. En 1994, les évêques américains avaient écrit une lettre pastorale intitulée « Confronting a culture of violence » (Faire face à une culture de la violence), où ils traitent ces mêmes sujets : la haine, l'incompréhension. La route est encore longue.









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