Les conversions au christianisme fleurissent en Iran
En Iran, le nombre de musulmans qui se convertissent au christianisme explose ; il
y a 40 ans, le nombre de chrétiens auparavant de confession musulmane était estimé
à 400, aujourd’hui, ils seraient pas moins de 370 000. Une information révélée par
l'ONG protestante américaine Portes Ouvertes. La croissance est particulièrement flagrante
dans les villes, où les programmes télévisés chrétiens jouent un rôle important dans
ce développement. Selon l’ONG ce phénomène est particulièrement répandu parmi les
jeunes générations.
Le vaticaniste italien Marco Tosatti, qui reprend l'information
sur le site Vatican Insider, évoque le témoignage de prêtres et religieux en
voyage au Moyen Orient et dans la péninsule arabique. De plus en plus, ceux-ci sont
contactés dans les zones « extraterritoriales » des aéroports par des jeunes qui
leur posent des questions et désirent entrer en contact avec des religieux chrétiens.
Marco Tosatti relève par ailleurs un renouveau d’intérêt pour le zoroastrisme,
une religion monothéiste antérieure à l'Islam, perçue par les jeunes comme "ni arabe,
ni nationale, ni perse".
Ce phénomène de conversions massives concernerait
surtout les confessions protestantes non traditionnelles : un mouvement d’Églises
domestiques qui aurait engendré de nombreux rassemblements secrets, en particulier
dans les grandes villes. Selon les agences de presse, rien qu’à Téhéran, la demande
de Bibles se monte à 5000 par mois. Grâce aux émissions télévisées par satellite et
à internet, on estime que 90 % de la population iranienne peut avoir accès aux programmes
chrétiens.
Une situation que le gouvernement iranien tente de contrer. Le
pays est classé au cinquième rang de l’index publié par Portes Ouvertes sur les pays
considérés comme les plus repressifs envers les chrétiens dans le monde.
Dans
son article, Marco Tosatti souligne aussi que la montée du christianisme en Iran est
notamment liée au fait que les Iraniens prennent conscience du visage réel de l’islam,
religion officielle du pays ; la population se méfie du gouverment et des leaders,
après les élections truquées de 2009 où Mahmoud Ahmadinejad a été reconfirmé à la
présidence.
Le président de Portes Ouvertes, Car Moeller, estime quant à lui
que le phènomène ne se limite pas seulement à l’Iran : "dans tout le Moyen Orient,
affirme-t-il, l’Église « invisible » grandit. Invisible parce que le passage
de l’Islam au christianisme est dangereux , pour ne pas dire impossible dans cette
région. Les « Hommes et femmes en raison de la situation spirituelle dans laquelle
ils vivent, se tournent vers la foi en Jésus-Christ, un choix qui peut leur fait courir
des risques mortels" précise t-il.
Pour tenter d'enrayer ce phénomène,
le gouvernement iranien a decidé d’interdire les cultes et messes en langue vernaculaire
et de n’autoriser que les langues liturgiques des Églises officiellement tolérées
comme l’arménien.
Le « Farsi Christian News Network » (FCNN), un portail d'information
sur les chrétiens iraniens, affirme que les fonctionnaires du Tribunal islamique ont
mis en garde les responsables anglicans : s’ils continuent à célébrer en farsi le
vendredi, jour sacré pour les musulmans, leur église sera bombardée « comme cela
arrive en Irak tous les jours ». Le FCNN précise que deux autres églises qui faisaient
des services religieux en langue locales, ont été contraintes à renoncer. De la même
manière, les leçons du samedi et la catéchèse pour les nouveaux chrétiens ont été
interdites, alors qu’elles se tenaient depuis des décennies sans aucune limitation
officielle, de la part des Assemblées de Dieu à Téhéran. Le ministère de la Sécurité
de l’Etat, dont dependent ces décisions, n’a pas voulu commenter ce changement de
politique.
Ispahan, la 3è ville du pays, est depuis quelque semaines le symbole
de la répression du pouvoir iranien. Sept leaders chrétiens ont été récemment arrêtés
et leur materiel religieux, ordinateurs et autres documents confisqués.