Juifs et catholiques unis pour un ordre économique plus juste
Juifs et catholiques peuvent unir leurs forces en vue d’un ordre économique plus juste.
La commission bilatérale, regroupant le grand Rabbinat d’Israël et la commission du
Saint-Siège pour les rapports religieux avec le judaïsme, s’est réunie à Rome du 27
au 29 mars. Cette commission a été instituée dans la foulée de la visite de Jean-Paul
II en Israël. C’était sa 11° rencontre et elle était consacrée à la crise financière
actuelle, en présence, notamment, du président de l’IOR, Institut pour les Œuvres
de Religion, Ettore Gotti Tedeschi et de l’ancien président de la Banque d’Israël,
l’économiste Meir Tamari. Dans un communiqué final, les participants affirment à leur
tour que la crise financière plonge ses racines dans la perte des valeurs morales,
en particulier dans le domaine économique et ils soulignent que les religions ont
un rôle actif à jouer auprès des politiques et des responsables de la finance en vue
d’un ordre économique plus juste.
Juifs et catholiques reconnaissent la souveraineté
du Créateur dont découle tout bien. Pour les deux religions, l’économie doit être
au service du bien commun et de la dignité humaine. Cela exige le renforcement de
la solidarité et de la fraternité et une attention accrue vis-à-vis des plus vulnérables.
Le sort réservé aux pauvres, aux malades, aux étrangers, aux immigrés – affirment-ils
- permet de mesurer la santé morale d’une société. Dans un contexte de globalisation,
ces principes s’appliquent aussi aux relations internationales. Les nations les plus
développées doivent prendre leurs responsabilités vis-à-vis des moins favorisées.
Le communiqué constate que des mesures ont été prises pour faire face à la crise de
la dette publique et s'étonne de ne pas en faire autant à l’égard des familles et
des individus, pour favoriser leur réhabilitation économique. Les membres de la commission
bilatérale ont souligné enfin la nécessité que leurs communautés s'engagent à développer
un ordre économique responsable, via une collaboration entre états, institutions éducatives
et media. Le communiqué suggère ainsi d’introduire des cours d’éthique dans les programmes
de formation des futurs économistes comme cela se fait déjà dans le domaine de la
médecine.