Ne pas limiter « les libertés fondamentales » : dernier appel de Benoît XVI en quittant
Cuba
Le 23ème voyage apostolique du Pape au Mexique et à Cuba s’est achevé ce
mercredi soir sur l’île cubaine. L’avion papal a quitté la Havane à 17heures sur place
et devrait atterrir ce jeudi matin, aux alentours de 10h15 à l’aéroport de Ciampino
à Rome. La dernière journée de son déplacement à Cuba fut de celles qui font date.
Benoît XVI a présidé une grande messe au cœur de La Havane en présence de 300 000
personnes. Dans son homélie, le Pape a demandé aux autorités cubaines d'accorder
à la population le plein exercice des "libertés fondamentales", dont la liberté religieuse,
condamnant aussi l'embargo américain contre Cuba. Benoît a ensuite rencontrer, avant
son départ, le père de la Révolution cubaine, l'ex-président cubain Fidel Castro.
Le récit de notre envoyé spécial à Cuba, Bernard Decottignies
Après deux
jours passés à Cuba, Benoît XVI a pris congés de ses hôtes ce mercredi après-midi,
heure locale. Son avion a décollé de l’aéroport international José Martí de La Havane
à destination de Rome. Juste avant de monter dans l’avion, le Pape a adressé ses dernières
paroles aux Cubains et à leur président Raul Castro. Il a ainsi eu une dernière occasion
de délivrer un message fort à la population cubaine. Xavier Sartre
Jusqu’au bout
Benoît XVI n’aura eu de cesse d’appeler au changement à Cuba. L’Eglise cubaine doit
y prendre sa part ainsi que tous les fidèles. Le Pape a ainsi voulu « fortifier l’enthousiasme
et la sollicitude des évêques cubains ». Il a aussi souhaité que « personne ne soit
empêché de participer à cette tâche passionnante par une limitation de ses libertés
fondamentales, ni ne se sente exempté de cette tâche par néglicence ou par privation
de ressources matérielles. » Cette « situation se voit aggravée selon le Pape,
quand des mesures économiques restrictives, imposées de l’extérieur du pays, pèsent
négativement sur la population. » Une allusion claire à l’embargo que les Etats-Unis
imposent à l’île depuis plus de cinquante ans.
Bien sûr, pour « édifier une
société renouvelée et réconciliée aux amples horizons », le Pape incite sans le dire
ouvertement le gouvernement cubain à favoriser le dialogue. « Les éventuels désaccords
et les problèmes doivent se résoudre dans la recherche infatigable de ce qui unit
tout le monde, dans un dialogue patient et sincère, dans la compréhension réciproque
et dans une loyale volonté d’écoute, qui accepte des objectifs porteurs de nouvelles
espérances. »
C’est en somme un message d’espoir que Benoît XVI est venu porter
aux Cubains, convaincu que « là où arrive [Jésus-Christ] le découragement cède le
pas à l’espérance, la bonté chasse les incertitudes et une force vigoureuse ouvre
l’horizon à des perspectives inhabituelles et bénéfiques. » Un message d’espoir mais
bien conscient des difficultés qui caractérisent Cuba.