Ne pas limiter « les libertés fondamentales » : dernier appel de Benoît XVI en quittant
Cuba
Après deux jours passés à Cuba, Benoît XVI a pris congés de ses hôtes ce mercredi
après-midi, heure locale. Son avion a décollé de l’aéroport international José Martí
de La Havane à destination de Rome. Juste avant de monter dans l’avion, le Pape a
adressé ses dernières paroles aux Cubains et à leur président Raul Castro. Il a ainsi
eu une dernière occasion de délivrer un message fort à la population cubaine. Xavier
Sartre
Jusqu’au
bout Benoît XVI n’aura eu de cesse d’appeler au changement à Cuba. L’Eglise cubaine
doit y prendre sa part ainsi que tous les fidèles. Le Pape a ainsi voulu « fortifier
l’enthousiasme et la sollicitude des évêques cubains ». Il a aussi souhaité que «
personne ne soit empêché de participer à cette tâche passionnante par une limitation
de ses libertés fondamentales, ni ne se sente exempté de cette tâche par néglicence
ou par privation de ressources matérielles. » Cette « situation se voit aggravée
selon le Pape, quand des mesures économiques restrictives, imposées de l’extérieur
du pays, pèsent négativement sur la population. » Une allusion claire à l’embargo
que les Etats-Unis imposent à l’île depuis plus de cinquante ans.
Bien sûr,
pour « édifier une société renouvelée et réconciliée aux amples horizons », le Pape
incite sans le dire ouvertement le gouvernement cubain à favoriser le dialogue. «
Les éventuels désaccords et les problèmes doivent se résoudre dans la recherche infatigable
de ce qui unit tout le monde, dans un dialogue patient et sincère, dans la compréhension
réciproque et dans une loyale volonté d’écoute, qui accepte des objectifs porteurs
de nouvelles espérances. »
C’est en somme un message d’espoir que Benoît XVI
est venu porter aux Cubains, convaincu que « là où arrive [Jésus-Christ] le découragement
cède le pas à l’espérance, la bonté chasse les incertitudes et une force vigoureuse
ouvre l’horizon à des perspectives inhabituelles et bénéfiques. » Un message d’espoir
mais bien conscient des difficultés qui caractérisent Cuba.