La guerre du pétrole risque d'embraser de nouveau le Soudan
Le Soudan du Sud a déclaré ce mardi ne pas vouloir se laisser entraîner dans une guerre
"insensée" avec Khartoum alors que combats et bombardements ont repris, selon l'armée
sud-soudanaise, pour le deuxième jour consécutif dans une zone frontalière. «
D'abord, ils ont bombardé puis ils nous ont attaqué » au sol, a déclaré à la la
BBC le chef de l'état du Soudan du Sud Salva Kiir, qui a même évoqué une "guerre".
Selon Juba, les forces militaires du Soudan, soutenues par des milices armées, ont
attaqué également les zones de Jau, Pan Akuach et Teshwin, à l'intérieur du territoire
du Soudan du Sud. D'après les autorités du Sud, l'armée de Khartoum bombarde surtout
les puits de pétrole dont certains ont été mis hors d'usage. "Si l'on regarde une
carte, cette zone forme un coin à l'intérieur du territoire soudanais, d'où son importance
stratégique » déclare à l'Agence Fides une source de l'Eglise locale. «
Seul Khartoum est en mesure de bombarder parce que le Soudan du Sud ne possède par
d'avions de guerre, il est seulement doté d'hélicoptères » poursuit-il. L'Armée
du Soudan du Sud (SPLA) a déclaré être entrée en territoire soudanais. "Ceci est
une première depuis l'indépendance du pays en juillet 2011. La SPLA est entrée à Heglig
où le Soudan, qui, avec l'indépendance du sud, a perdu 75% de ses réserves pétrolières,
dispose de ses plus importants champs pétroliers" souligne encore la source de
Fides. "Il s'agit certainement d'un épisode très grave, qui confirme qu'il s'agit
d'une guerre pour le pétrole » « Du fait de la tension latente entre les deux
Etats, le Soudan du Sud vit depuis son indépendance une situation économique grave.
Les prix ont subi une augmentation de 200%. Le Soudan de son côté fait l'expérience
d'une crise économique plus grave encore ». Les Evêques du Soudan du Sud sont
réunis à Juba dans le cadre d'une Assemblée extraordinaire afin de discuter de cette
situation exposive. (Avec Fides et AFP)