Crise économique et sociale, renouvellement des partis, respect de la vie, et du dimanche
: le discours du cardinal Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne,
lors de l’ouverture du Conseil permanent des évêques italiens, s’est voulu large,
fort, percutant.
Le Conseil permanent s’est ouvert ce mardi 27 mars à Rome.
Pour l’archevêque de Gênes, le cardinal Angelo Bagnasco, reconduit pour cinq ans à
la tête de la conférence épiscopale italienne (CEI), l’heure n’est plus à l’esquive,
mais à la confrontation. La crise économique actuelle, la plus grave que connait le
monde depuis la guerre, doit conduire à une profonde remise en cause, à un changement
d’habitude, car, assure-t-il, « le bien commun n’est pas la somme des processus individuels
».
Il s’agit donc de repenser l’économie, de la redéfinir, à l’aune des mutations
que l’on peut observer. Il importe de sortir d’un immobilisme lénifiant, de promouvoir
« équité et rigueur », de combattre l’évasion fiscale, d’améliorer l’administration
publique, de relancer les investissements, de favoriser l’émergence d’un Etat-Providence
participatif.
« La création d’emplois demeure la priorité absolue », a martelé
le cardinal Bagnasco, surtout pour les jeunes. Il en va de leur avenir certes, mais
aussi de leur dignité.
Toujours selon le cardinal Bagnasco, la crise doit constituer
une opportunité : elle doit conduire à vraie prise de responsabilité, et doit inciter
les partis à se renouveler : « ils n’ont aucune autre alternative, a-t-il dit à l’adresse
des politiques, s’ils veulent retourner à une vie politique ordinaire, s’ils veulent
être prêts à reprendre en mains les rênes du pays ».
Le numéro 1 de la CEI
appelle donc à une certaine moralisation de l’économie, au service de l’homme et de
sa dignité, et a souligné l’importance d’une vision anthropologique de la société,
laquelle découle du respect de la vie. Or, « il n’est pas indifférent de vivre
dans une société qui, par exemple, ne respecte pas la valeur de la vie, a-t-il constaté,
particulièrement dans les moments de grande fragilité, comme le début et la fin ».
Et de fustiger « l’avortement, l’euthanasie, le suicide assisté, l’infanticide», souvent
permis, quand ils ne sont pas promus, par les Etats.
En réponse aux prémices
du débat sur les unions civiles homosexuelles en Italie, le cardinal Bagnasco a tenu
à revenir sur la famille, « institution qui ne pourra jamais être déclarée caduque
», sur les droits inaliénables et primordiaux de l’enfant, dont celui d’avoir un père
et une mère.
L’archevêque de Gênes a enfin évoqué la question du dimanche,
jour du Seigneur et jour de repos, qui ne saurait donc être sacrifié pour des raisons
économiques.