2012-03-27 19:53:15

Evêques italiens : il faut repenser l'économie


Crise économique et sociale, renouvellement des partis, respect de la vie, et du dimanche : le discours du cardinal Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne, lors de l’ouverture du Conseil permanent des évêques italiens, s’est voulu large, fort, percutant.

Le Conseil permanent s’est ouvert ce mardi 27 mars à Rome. Pour l’archevêque de Gênes, le cardinal Angelo Bagnasco, reconduit pour cinq ans à la tête de la conférence épiscopale italienne (CEI), l’heure n’est plus à l’esquive, mais à la confrontation. La crise économique actuelle, la plus grave que connait le monde depuis la guerre, doit conduire à une profonde remise en cause, à un changement d’habitude, car, assure-t-il, « le bien commun n’est pas la somme des processus individuels ».

Il s’agit donc de repenser l’économie, de la redéfinir, à l’aune des mutations que l’on peut observer. Il importe de sortir d’un immobilisme lénifiant, de promouvoir « équité et rigueur », de combattre l’évasion fiscale, d’améliorer l’administration publique, de relancer les investissements, de favoriser l’émergence d’un Etat-Providence participatif.

« La création d’emplois demeure la priorité absolue », a martelé le cardinal Bagnasco, surtout pour les jeunes. Il en va de leur avenir certes, mais aussi de leur dignité.

Toujours selon le cardinal Bagnasco, la crise doit constituer une opportunité : elle doit conduire à vraie prise de responsabilité, et doit inciter les partis à se renouveler : « ils n’ont aucune autre alternative, a-t-il dit à l’adresse des politiques, s’ils veulent retourner à une vie politique ordinaire, s’ils veulent être prêts à reprendre en mains les rênes du pays ».

Le numéro 1 de la CEI appelle donc à une certaine moralisation de l’économie, au service de l’homme et de sa dignité, et a souligné l’importance d’une vision anthropologique de la société, laquelle découle du respect de la vie.
Or, « il n’est pas indifférent de vivre dans une société qui, par exemple, ne respecte pas la valeur de la vie, a-t-il constaté, particulièrement dans les moments de grande fragilité, comme le début et la fin ». Et de fustiger « l’avortement, l’euthanasie, le suicide assisté, l’infanticide», souvent permis, quand ils ne sont pas promus, par les Etats.

En réponse aux prémices du débat sur les unions civiles homosexuelles en Italie, le cardinal Bagnasco a tenu à revenir sur la famille, « institution qui ne pourra jamais être déclarée caduque », sur les droits inaliénables et primordiaux de l’enfant, dont celui d’avoir un père et une mère.

L’archevêque de Gênes a enfin évoqué la question du dimanche, jour du Seigneur et jour de repos, qui ne saurait donc être sacrifié pour des raisons économiques.








All the contents on this site are copyrighted ©.