Benoît XVI se prépare à quitter le Mexique au terme d’une visite pastorale de trois
jours. L’appel à l’espérance a été le cœur du message qu’il a voulu délivrer aux Mexicains
dans un contexte sociopolitique difficile, à cause du narcotrafic, de la corruption,
de la pauvreté, ou de la criminalité. Mais au-delà du contenu des discours -relève
le Directeur du Bureau de presse du Saint-Siège-, le Pape a réussi le pari d’établir
un contact avec le peuple mexicain : un succès sur tous les plans. Et cela n’est pas
négligeable – commente le Père Federico Lombardi. La venue du Pape au Mexique répondait
à une attente, Benoît XVI en était conscient. Dans ce pays de forte tradition catholique,
les voyages de Jean-Paul II avaient laissé une marque profonde. Des centaines de milliers
de personnes sont allés à sa rencontre.
Benoît XVI a répondu par un message
simple, clair, en allant à l’essentiel, les invitant à un renouveau des cœurs mais
aussi des structures. Pèlerin de l’espérance, mais aussi de la foi. Les Mexicains
ont ainsi pu faire la connaissance du Pape Benoît XVI, apprécier sa spiritualité,
sa parole, sa gentillesse, sa proximité chaleureuse. Le Pape a fait appel aux racines
profondes de la dévotion des Mexicains, mais il les a aussi mis en garde contre une
foi superficielle et routinière, en les invitant à prendre conscience des menaces
qui pèsent sur elle : la sécularisation, la diffusion des sectes, le manque de formation,
l’éclatement des familles. Il leur a rappelé que la louange de Dieu ne peut être séparée
du service des hommes et que les chrétiens ont le devoir de lutter contre le despotisme,
l’injustice, la violence, dans leur vie quotidienne. Benoît XVI est lucide : dans
cette région du monde, plus particulièrement, la foi risque de se limiter à une religiosité
émotionnelle. Un message qui dépasse largement les frontières mexicaines. Le Pape
a voulu profiter du bicentenaire des indépendances, célébrées à tour de rôle par de
nombreux en Amérique latine pour s’adresser au continent tout entier. Toutes les conférences
épiscopales américaines et des Caraïbes étaient représentées. Benoît XVI souhaite
que ce moment historique aide les chrétiens à revigorer leurs racines, et les peuples
de la région à défendre leur dignité. L’étape cubaine se situe en partie dans ce contexte,
même si, relève le Père Lombardi, elle aura sa spécifié en raison de l’histoire récente
de ce pays et ses répercussions sur le rôle de l’Eglise catholique. Le directeur du
Bureau de presse du Saint-Siège confirme que le Pape en parlera certainement dans
ses discours. Le Père Lombardi interrogé sur place par Antoine-Marie Izoard