2012-03-14 15:28:07

La revue de la presse catholique africaine par Albert Mianzoukouta


Un deuil national au Congo, une campagne politique agitée au Sénégal ont encore vu cette semaine les responsables d’Église engagés dans la recherche de solutions de soulagement. La presse catholique africaine en rend compte de manière exhaustive, tout en n’oubliant pas de rapporter la vie au quotidien des communautés de fidèles en ce temps de Carême. Pour cette semaine, nous avons lu et consulté La Semaine Africaine (Congo), L’Effort camerounais, La Croix du Bénin, CENCO (République démocratique du Congo), SENKTO (Sénégal), ainsi que les sites des conférences épiscopales du Gabon, du Burkina Faso et du Rwanda.

Ouvrons cette revue de presse par l’annonce du décès inopiné au Rwanda de Mgr Augustin Misago, évêque de Gikongoro. Le site de la conférence épiscopale qui donne la nouvelle précise que l’évêque, décédé dans sa 69è année, sera inhumé ce jeudi. Ajoutons que l’évêque Misago a marqué l’histoire de l’Église au Rwanda car son diocèse de Gikongoro est celui des apparitions de la Vierge Marie à Kibého, et que l’évêque était aussi connu pour avoir connu la prison sous les accusations de participation au génocide de 1994. Le Pape Jean-Paul II tint fermement à connaître et faire connaître la vérité sur son cas, ce qui aboutit à un procès exemplaire au bout duquel il fut totalement lavé de ces accusations le 15 juin 2000.
D’un deuil l’autre: au Congo.-Brazzaville, c’est dimanche dernier qu’ont été célébrées à Brazzaville les obsèques nationales des 223 victimes de l’explosion des munitions d’un dépôt de munitions dans la capitale congolaise, le 4 mars. La Semaine africaine nous apprend que si l’Église catholique s’est fortement mobilisée pour venir en aide aux plus des 2000 blessés de cette tragédie, elle l’a aussi fait au travers de son Conseil national des laïcs. Cette instance a profité de cet instant d’émotion pour engager les laïcs à une réflexion sur la formation à la prévention des catastrophes naturelles ou humaines.
Dans une situation politique assez volatile, l’Église catholique qui est au Sénégal ne se donne aucun répit. Les élections présidentielles, dans lesquelles la candidature du président sortant était fortement contestée (y compris par une violence qui a fait des morts), l’Église n’a cessé d’exhorter à la concertation et à la paix. Efforts payants: le président de la République en personne est allé lundi dernier rendre visite au Cardinal Théodore-Adrien Sarr, archevêque de Dakar, pour lui demander la prière des fidèles afin que le 2è tour du scrutin, le 25 mars, se passe sans violences. “ Je vous assure que je veillerai à la stabilité pendant cette campagne et le jour du scrutin parce que la violence n’arrange pas mon camp ”. a dit M. Wade à l’archevêque, selon des propos que rapporte SENKTO.
Hors de ces situations particulières, l’Église catholique poursuit sa mission prophétique avec, suivant ce que l’on peut lire ici et là, des sessions de formation et d’encadrement. Ainsi au Bénin viennent de se tenir les assises catholiques nationales sous le thème : « L’engagement du chrétien dans la cité ». Les travaux, nous dit La Croix, ont été inaugurés à Cotonou le 4 mars par Mgr Antoine Ganyé, archevêque du lieu. Aumônier national des intellectuels catholiques du Bénin, le Père Julien Efoe Pénoukou, a interpellé l’intelligentsia catholique sur ses devoirs d’engagement et de visibilité dans les grandes questions de société qui agitent de temps en temps l’ensemble de la nation. Il s’est appuyé pour cela sur l’Exhortation apostolique post-synodale Africae Munus que le Pape est allé remettre à l’Église qui est en Afrique au cours de son voyage mémorable de novembre dernier au Bénin, précisément.
La Journée internationale de la Femme, le 8 mars, a été commémorée au Gabon par les femmes catholiques. Messes et conférences-débats ont ponctué cette célébration, nous apprend le site de la Conférence épiscopale. Il a notamment été question d’une session de réflexion autour de la notion du « genre » qui, dans une partie de l’opinion mondiale, tend à évacuer la distinction naturelle entre homme et femme et fait le lit des approximations que déplore l’Église notamment en matière d’unions et du devoir de procréation suivant le plan de Dieu.
Fidèle à une ligne éditoriale devenue sa marque de fabrique, L’Effort camerounais, poursuit un travail pédagogique remarquable autour de questions-clés. Dans cette rubrique hebdomadaire nous avons tour à tour commenté ses dossiers sur les droits de l’homme, le sort des prisonniers, la corruption, la franc-maçonnerie etc… Cette semaine, le journal de Douala publie un autre dossier autour de l’argent dans le couple : c’est la pomme de discorde la plus citée dans les familles, dit le journal. Dans la majorité des cas, c’est l’homme qui est cause de mauvais usage de l’argent dans la famille. Mais, conclut le journal, « chacun, en toute bonne conscience, devrait mettre des balises à ses égarements financiers, afin d’éviter de plonger le foyer dans l’insécurité financière, et même dans des querelles sans fin ».
En République démocratique du Congo CENCO, qui signale que les responsables de l’Église ont, dans une démarche d’apaisement pour désamorcer les tensions qui sont toujours latentes autour de l’élection présidentielle de novembre, rendu visite aux leaders politiques du pays, nous apprend aussi que le 2è Synode diocésain de Lubumbashi s’est ouvert lundi dernier. Les travaux qui se tiennent sous le thème de : « Église- Famille de Dieu de Lubumbashi : Bilan et Perspectives » dureront une semaine. Ils sont conduits par Mgr Jean-Pierre Tafunga, l'archevêque de Lubumbashi en personne.
Enfin, au Burkina Faso, l’Eglise a ouvert les festivités du jubilé de la paroisse du Sacré-Cœur de Toma, fondée le 13 mars 1912. Nous y reviendrons.
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Albert Mianzoukouta est journaliste à Radio Vatican, programme Français Afrique







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