La revue de la presse catholique africaine par Albert Mianzoukouta
Un deuil national au Congo, une campagne politique agitée au Sénégal ont encore vu
cette semaine les responsables d’Église engagés dans la recherche de solutions de
soulagement. La presse catholique africaine en rend compte de manière exhaustive,
tout en n’oubliant pas de rapporter la vie au quotidien des communautés de fidèles
en ce temps de Carême. Pour cette semaine, nous avons lu et consulté La Semaine Africaine
(Congo), L’Effort camerounais, La Croix du Bénin, CENCO (République démocratique du
Congo), SENKTO (Sénégal), ainsi que les sites des conférences épiscopales du Gabon,
du Burkina Faso et du Rwanda.
Ouvrons cette revue de presse par l’annonce du
décès inopiné au Rwanda de Mgr Augustin Misago, évêque de Gikongoro. Le site de la
conférence épiscopale qui donne la nouvelle précise que l’évêque, décédé dans sa 69è
année, sera inhumé ce jeudi. Ajoutons que l’évêque Misago a marqué l’histoire de l’Église
au Rwanda car son diocèse de Gikongoro est celui des apparitions de la Vierge Marie
à Kibého, et que l’évêque était aussi connu pour avoir connu la prison sous les accusations
de participation au génocide de 1994. Le Pape Jean-Paul II tint fermement à connaître
et faire connaître la vérité sur son cas, ce qui aboutit à un procès exemplaire au
bout duquel il fut totalement lavé de ces accusations le 15 juin 2000. D’un deuil
l’autre: au Congo.-Brazzaville, c’est dimanche dernier qu’ont été célébrées à Brazzaville
les obsèques nationales des 223 victimes de l’explosion des munitions d’un dépôt
de munitions dans la capitale congolaise, le 4 mars. La Semaine africaine nous apprend
que si l’Église catholique s’est fortement mobilisée pour venir en aide aux plus des
2000 blessés de cette tragédie, elle l’a aussi fait au travers de son Conseil national
des laïcs. Cette instance a profité de cet instant d’émotion pour engager les laïcs
à une réflexion sur la formation à la prévention des catastrophes naturelles ou humaines. Dans
une situation politique assez volatile, l’Église catholique qui est au Sénégal ne
se donne aucun répit. Les élections présidentielles, dans lesquelles la candidature
du président sortant était fortement contestée (y compris par une violence qui a fait
des morts), l’Église n’a cessé d’exhorter à la concertation et à la paix. Efforts
payants: le président de la République en personne est allé lundi dernier rendre visite
au Cardinal Théodore-Adrien Sarr, archevêque de Dakar, pour lui demander la prière
des fidèles afin que le 2è tour du scrutin, le 25 mars, se passe sans violences. “
Je vous assure que je veillerai à la stabilité pendant cette campagne et le jour du
scrutin parce que la violence n’arrange pas mon camp ”. a dit M. Wade à l’archevêque,
selon des propos que rapporte SENKTO. Hors de ces situations particulières, l’Église
catholique poursuit sa mission prophétique avec, suivant ce que l’on peut lire ici
et là, des sessions de formation et d’encadrement. Ainsi au Bénin viennent de se tenir
les assises catholiques nationales sous le thème : « L’engagement du chrétien dans
la cité ». Les travaux, nous dit La Croix, ont été inaugurés à Cotonou le 4 mars par
Mgr Antoine Ganyé, archevêque du lieu. Aumônier national des intellectuels catholiques
du Bénin, le Père Julien Efoe Pénoukou, a interpellé l’intelligentsia catholique sur
ses devoirs d’engagement et de visibilité dans les grandes questions de société qui
agitent de temps en temps l’ensemble de la nation. Il s’est appuyé pour cela sur l’Exhortation
apostolique post-synodale Africae Munus que le Pape est allé remettre à l’Église qui
est en Afrique au cours de son voyage mémorable de novembre dernier au Bénin, précisément. La
Journée internationale de la Femme, le 8 mars, a été commémorée au Gabon par les femmes
catholiques. Messes et conférences-débats ont ponctué cette célébration, nous apprend
le site de la Conférence épiscopale. Il a notamment été question d’une session de
réflexion autour de la notion du « genre » qui, dans une partie de l’opinion mondiale,
tend à évacuer la distinction naturelle entre homme et femme et fait le lit des approximations
que déplore l’Église notamment en matière d’unions et du devoir de procréation suivant
le plan de Dieu. Fidèle à une ligne éditoriale devenue sa marque de fabrique, L’Effort
camerounais, poursuit un travail pédagogique remarquable autour de questions-clés.
Dans cette rubrique hebdomadaire nous avons tour à tour commenté ses dossiers sur
les droits de l’homme, le sort des prisonniers, la corruption, la franc-maçonnerie
etc… Cette semaine, le journal de Douala publie un autre dossier autour de l’argent
dans le couple : c’est la pomme de discorde la plus citée dans les familles, dit le
journal. Dans la majorité des cas, c’est l’homme qui est cause de mauvais usage de
l’argent dans la famille. Mais, conclut le journal, « chacun, en toute bonne conscience,
devrait mettre des balises à ses égarements financiers, afin d’éviter de plonger
le foyer dans l’insécurité financière, et même dans des querelles sans fin ». En
République démocratique du Congo CENCO, qui signale que les responsables de l’Église
ont, dans une démarche d’apaisement pour désamorcer les tensions qui sont toujours
latentes autour de l’élection présidentielle de novembre, rendu visite aux leaders
politiques du pays, nous apprend aussi que le 2è Synode diocésain de Lubumbashi s’est
ouvert lundi dernier. Les travaux qui se tiennent sous le thème de : « Église- Famille
de Dieu de Lubumbashi : Bilan et Perspectives » dureront une semaine. Ils sont conduits
par Mgr Jean-Pierre Tafunga, l'archevêque de Lubumbashi en personne. Enfin, au
Burkina Faso, l’Eglise a ouvert les festivités du jubilé de la paroisse du Sacré-Cœur
de Toma, fondée le 13 mars 1912. Nous y reviendrons. _______ Albert Mianzoukouta
est journaliste à Radio Vatican, programme Français Afrique