Un nouveau jalon sur le chemin de l’unité des chrétiens
Un nouveau jalon sur le chemin du rapprochement entre catholiques et anglicans. Le
Pape et l’archevêque de Cantorbéry ont prié ensemble, ce samedi soir, sur l’une des
collines de Rome, au cours d'une rencontre placée sous le signe de Saint Grégoire
le Grand. Ils ont tous deux souligné l’urgence de l’unité dans un monde fébrile et
sécularisé qui a besoin du témoignage chrétien. Benoît XVI et Rowan Williams se
sont retrouvés d’abord au Vatican, en fin de matinée, pour un entretien privé, puis
en début de soirée, ils ont présidé les Vêpres, ensemble, en la basilique Saint-Grégoire
à Rome. Un lieu cher aux Anglais puisque le premier archevêque de Cantorbéry, Augustin,
était un moine bénédictin issu de ce même monastère. Dans son homélie, Benoît XVI
a relevé que cette église était le lieu de la naissance du lien entre le christianisme
dans les terres britanniques et l’Église de Rome. La visite de Rowan Williams
se situe dans le cadre des célébrations du millénaire de la fondation de l’ordre bénédictin
des Camaldules qui a, aujourd’hui, la charge de la basilique Saint-Grégoire. Mais
au-delà de ce contexte historique, elle est un nouveau signe de l’embellie qui caractérise
les relations entre les Églises catholique et anglicane. Dans son homélie, Benoît
XVI a souligné le caractère œcuménique de cette célébration en souhaitant qu’elle
soit beaucoup plus qu’une simple rencontre fraternelle et qu’elle incite les catholiques
et les anglicans à prier et à œuvrer pour l’unité. L’archevêque de Cantorbéry
a relevé que les deux Églises partagent déjà une certaine communion même si elle est
imparfaite, instable et incomplète. Il a regretté que catholiques et anglicans ne
soient pas encore pleinement libres de partager le pouvoir qu'a l’Évangile de transformer
l’Église et le monde. Rendant un hommage appuyé à la discipline contemplative des
Camaldules, il a invité ses auditeurs à mettre de côté leurs agendas surchargés pour
permettre au Christ de vivre en eux, d’ouvrir leurs coeurs et de les rendre capables
de servir. Les chefs des deux Églises ont voulu poser un geste symbolique en allumant
ensemble une lampe votive dans la chapelle consacrée à Saint Grégoire.
Mathilde
Auvillain a recueilli la réaction de Mgr Pierre Whalon, évêque, pour l’Europe, des
églises épiscopaliennes, la branche américaine de l’anglicanisme. Il est venu lui
aussi à Rome pour participer à cet événement