L'épiscopat américain pointe le danger des armements nucléaires
L'épiscopat américain invite au dialogue et à ne pas utiliser les armes contre l’Iran “Explorer
toutes les solutions possibles pour résoudre le conflit avec l’Iran à travers la diplomatie
plutôt qu’à travers les armes” : c’est l’appel pressant lancé par les évêques
américains à l’administration Obama pour sortir de la crise du nucléaire iranien,
sur laquelle d’ailleurs une petite lueur semble s’être ouverte ces dernières heures.
Mgr
Richard E. Pates, Président de la commission de la justice internationale et de la
paix de la conference épiscopale, a adressé une lettre au Secrétaire d’État Hillary
Clinton, dans laquelle il exprime “toute sa préoccupation” pour la position
des autorités iraniennes mais aussi pour “la montée des tons et des tensions”
enregistrée ces dernières jours avec la menace d’une attaque preventive contre Téhéran.
Une attaque qui soulèverait “de sérieuses” questions morales et serait
en contraste avec l’enseignement de l’Église pour qui toute action militaire est injustifiable
si l’on n’a pas auparavant essayé toutes les voies alternatives possibles. Ainsi
“des sanctions efficaces et spécifiques” peuvent s’ajouter à celles déjà existantes.
Il faut, selon les évêques américains encourager l’Iran à entreprendre la voie de
la diplomatie et à collaborer avec les inspecteurs de l’Agence internationale pour
l’énergie atomique. Selon Mgr Pates, une action militaire serait “peu sage et pourrait
être contre-productive, car elle renforcerait l’actuel regime iranien, isolant les
forces qui dans le pays sont ouvertes au dialogue." La lettre demande donc
aux autorités iraniennes de prouver, par les faits, leurs bonnes intentions, elle
réaffirme les préoccupations déjà exprimées par les évêques sur le programme nucléaire
qui contribuirait à altérer les équilibres déjà fragiles dans la region et les efforts
internationaux pour la non-prolifération nucléaire. En conclusion l’administration
d’Obama est invitée à poursuivre son engagement pour trouver une solution qui tout
en réduisant la menace de la proliferation nucléaire, maintienne la stabilité au Moyen
Orient.
Cependant, après les sanctions occidentales et les menaces de rétorsion
de la part de l’Iran, une nouvelle phase de détente s’est ouverte tout récemment :
Téhéran autorisera ainsi les inspecteurs de l’AIEA à accéder au complexe militaire
de Parchin, et la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a proposé à
l’Iran une reprise du dialogue avec le groupe 5+1 (les membres permaments du conseil
de sécurité de l’ONU : États Unis, Grande Bretagne, France, Russie et Chine, et en
plus l’Allemagne).
La position de l’épiscopat américain fait l’objet d’un appel
sur leur site : tous les citoyens américains sont invités à signer une pétition
pour la reduction des armements nucléaires avant le 31 mars prochain.