L'avenir des catholiques est menacé en Bosnie-Herzégovine
Benoît XVI est préoccupé pour l’avenir des catholiques en Bosnie-Herzégovine. Les
statistiques annuelles des curies diocésaines sont alarmantes. Il y avait 800 000
catholiques en 1991 dans le pays, ils ne sont plus que 440 000. Certaines paroisses
ne comptent plus que quelques fidèles très âgés. Les évêques de Bosnie Herzégovine
et de Croatie se sont retrouvés fin janvier à Sarajevo pour une assemblée conjointe,
en présence du nonce apostolique. L’Osservatore romano publie le message qui leur
a été adressé, au nom du Pape, par le cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’État
du Saint-Siège. Le texte attire l’attention des évêques sur la grave question de la
survie de foi et de la population catholique dans le pays. Il salue la tenue d’une
réunion conjointe, signe de l’unité entre les deux Églises, qui se distinguent par
leur dévotion au Pape, par leur engagement ecclésial face aux nombreux défis auxquels
le peuple croate est confronté, et par leurs gestes de solidarité à l’égard des plus
démunis. Il y a quelques jours, le cardinal Vinko Pulijic, archevêque de Sarajevo,
avait dénoncé, selon ses propres termes, le nettoyage ethnique pratiqué contre les
catholiques avec l’approbation tacite de la communauté internationale. Interrogé par
l’association «Aide à l’Église en détresse », le cardinal Puljic avait affirmé que
les musulmans dominent tout et qu’ils poussent les catholiques à quitter le pays.
Il est désormais très difficile en Bosnie-Herzégovine de construire de nouveaux lieux
de culte, alors que, toujours selon le cardinal Puljic, rien qu’à Sarajevo plus de
70 nouvelles mosquées ont été financées ces dernières années par l’Arabie Saoudite.
La guerre des années 90 a fortement affaibli les structures ecclésiales ; de nombreux
réfugiés ont préféré ne pas rentrer en Bosnie, surtout en raison de la situation économique.
Le message du cardinal Bertone reconnaît la gravité de la situation et exhorte
les évêques à ne pas se résigner ni se laisser décourager. Pour y parvenir, ils devront
aussi collaborer avec les autorités civiles afin que le peuple croate puisse continuer
à accomplir sa mission ecclésiale en Bosnie Herzégovine.