2012-02-15 17:19:53

Revue de la presse catholique d’Afrique


Tout comme la semaine dernière, cette revue de presse va partir des points chauds du continent, où l’Eglise est également engagée à éteindre figurativement les incendies qui s’annoncent. Le Sénégal et la République démocratique du Congo sont deux de ces pays où des crispations autour de questions électorales voient l’Eglise rappeler à tous que les contestations politiques sont légitimes mais pas au détriment de la paix et de la cohésion sociale. Pour la revue de presse de cette semaine, nous avons lu ou consulté les revues catholiques et sites des conférences épiscopales comme Senkto (Sénégal), CENCO (République démocratique du Congo), NCNS (Agence catholique de presse du Nigéria), La Semaine Africaine (Congo-Brazzaville), L’Effort camerounais, La Croix du Bénin, les sites du Gabon, du Burkina Faso et du Rwanda.

Au Sénégal, donc, après le message des évêques en janvier, et des prises de position appelant à la neutralité des responsables religieux dans le débat politique autour d’un nouveau mandat du président Abdoulaye Wade, l’Eglise annonce qu’elle va former 850 observateurs pour les élections du 26 février prochain. Quelques 70 formateurs ont été regroupés à Mbour, à l’ouest du pays, pour cette mission. « L’organisation d’une telle session de formation est dictée par un souci de paix et le constat qu’en Afrique, souvent beaucoup de situations difficiles, de violences naissent des élections », a dit l’abbé Alphonse Seck, Vicaire général de l’archidiocèse de Dakar.
En République démocratique du Congo, CENCO, se réjouit de la désignation du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya comme prédicateur de la retraite de Carême 2012 du Pape Benoît XVI au Vatican. « Le cardinal-archevêque de Kinshasa, est le deuxième cardinal africain à être appelé à cette mission », après le cardinal Alexandre do Nascimento (Luanda, Angola) en 1984, croit bon de relever CENCO. Une telle désignation n’est pas passée inaperçue dans un pays où la contestation de la réélection du président sortant continue de nourrir les craintes d’une flambée de violences. Le cardinal Monsengwo a d’ailleurs été en première ligne dans les prises de position de l’Eglise. Aussi n’est-ce pas sans appréhension qu’on peut lire sur CENCO que ce mercredi matin, le signal de la télévision catholique de Kinshasa s’est arrêté. Espérons qu’il ne s’agit que d’un incident technique, écrivent les confrères.
Les intellectuels catholiques du Rwanda sont actuellement en session, nous apprend le site de la conférence. Ouverts lundi dernier, leurs travaux se déroulent sous le thème de « La réconciliation, la justice et la paix seront le fruit d’une nouvelle évangélisation au Rwanda ». Jusqu’au 18 de ce mois, les interventions et réflexions prendront pour point d’appui l’Exhortation apostolique post-synodale « Africae Munus » que Benoît XVI est allée remettre à l’Eglise qui est en Afrique au cours de son voyage historique de novembre dernier.

Au Gabon, l’Eglise est toute aux préparatifs du 30è anniversaire du pèlerinage du Pape Jean-Paul II. C’était le 19 février 1982. « Le successeur de Pierre a, au Gabon comme dans le reste des pays qu'il a visités durant son pontificat, permis un sursaut de la foi catholique », croit bon de rappeler un communiqué officiel qui invite à la mobilisation pour cette commémoration.

Au Congo, nous apprend La Semaine Africaine, les Evêques viennent de tenir leur session pastorale annuelle, du 8 au 10 février dernier à Brazzaville. « Nous devons être des veilleurs dans ce monde de la nuit », a rappelé Mgr Louis Portella Mbuyu, le président de la Conférence épiscopale congolaise, en ouvrant les travaux.

L’Eglise qui est au Bénin est quant à elle dans la joie du périple des reliques de Saint Jean Bosco. A Cotonou et à Porto-Novo, une foule immense est allée s’incliner devant les reliques du fondateur des Salésiens, d’ailleurs très présents dans tout le pays. « C’est que nous recevons un modèle. Ce n’est pas facile de vivre les commandements de Dieu. Saint Jean Bosco s’est soumis à la volonté de Dieu en entourant les jeunes d’un grand amour durant toute sa vie. Nous devons remercier Dieu de nous avoir donné ce modèle », exulte un fidèle suivant des propos recueillis par les journalistes de La Croix du Bénin.

Au Burkina Faso aussi, un pèlerinage a marqué l’actualité de l’Eglise : c’est le pèlerinage national de Yagma, dans l’archidiocèse de Ouagadougou. La foule y est venue très nombreuse, y compris de très loin (notamment de France), nous apprend le site de la Conférence épiscopale. Tous, écrivent les confrères, sont venus saluer Marie, « la reine du ciel ».

Au Nigéria, l’heure est à l’enseigne des médias catholiques. Les responsables diocésains de ce secteur viennent de tenir leur première assemblée générale de l’année, à Issele-Uku, dans l’Etat du Delta State. NCNS, l’agence catholique de presse du Nigéria, nous apprend qu’ils ont reconduit le Père Anthony Zakka à la tête de leur organisation pour un nouveau mandat de trois ans. Cette assemblée générale a donné l’occasion à Mgr Michael Elue, évêque de Issele-Uku de souligner à la clôture des travaux, le 8 février, que le journaliste catholique n’est pas celui qui court après le scoop et le sensationnalisme, mais l’homme ou la femme qui met l’information au service du bien commun dans les valeurs professionnelles de l’éthique et le respect de la vérité.

Enfin, terminons par le Cameroun où le journal de l’Eglise aborde une question de grave actualité dans bon nombre de pays africains : la franc-maçonnerie. L’Effort camerounais réaffirme l’incompatibilité de l’appartenance à cette organisation avec la foi catholique. « On adhère à la Franc-maçonnerie pour appartenir à des réseaux d’influences économiques ou politiques. Dans un pays où le mérite ne suffit pas pour se faire une place au soleil, on est presqu’obligé d’appartenir à quelque coterie. Cela devient plutôt courant (…).Depuis plus de quatre siècles, le problème maçonnique a été tranché par l’Eglise : Il est interdit aux chrétiens catholiques d’y adhérer », rappelle le journal de Douala avec force.

Par Albert Mianzoukouta, Journaliste au programme Français-Afrique de Radio Vatican







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