Khartoum poursuit ses bombardements contre les Nouba. Les monts Nouba appartiennent
au Sud Kordofan, source de conflit entre le Nord et le Sud. Au cœur du problème, la
gestion du pétrole. Or, le Soudan est affaibli, aux abois, d’où ce nouveau déchainement
de violence. Plusieurs sources alertent sur la dangerosité de la situation qui nécessite
une action urgente.
Écouter
Lire Un
massacre oublié se poursuit aux monts Nouba, sept mois après la proclamation d’indépendance
du Soudan du Sud. Mgr Macram Max Gassis, évêque d’El-Obeid, diocèse à cheval entre
le Soudan et le Soudan du Sud, a raconté à l'agence Fides que sur les monts Nouba,
les gens meurent de faim ou tués par bombardements, surtout les plus fragiles, les
enfants. Il y a, selon lui, une tentative de génocide orchestrée par Khartoum qui
veut arabiser et islamiser par tous les moyens. Le refus d’accès à l’aide humanitaire,
les massacres, l’emprisonnement et la torture de civils, le pillage, la famine et
l’esclavage sont utilisés comme armes de guerre. Les images captées par satellite
confirment les destructions d’habitations, la présence de fosses communes, les incendies
délibérés de villages, les mouvements militaires. Les Nouba, disciplinés et bien armés,
qui se sont battus aux côtés des sudistes pendant la guerre civile, connaissent ce
terrain montagneux, inaccessible, les grottes où trouver refuge pour surprendre les
soldats du Nord. Mais les populations civiles continuent à souffrir. Quant à l’Église
catholique, elle est considérée par Khartoum comme une alliée du sud. Un membre de
Caritas a été tué, deux prêtres ont été enlevés par un commando d’hommes armés. Cependant,
les prêtres, religieux et religieuses ont décidé de rester sur place. (RV-RF)