2012-02-09 14:34:59

Revue de la presse catholique africaine


L’actualité, telle que rapportée par les médias catholiques d’Afrique, se caractérise par des situations de tensions et de violences politiques autour desquelles l’Église essaie de faire entendre sa voix. Pour la revue de presse de cette semaine, nous avons lu ou consulté les sites, éditions en ligne ou revues comme Senkto (Sénégal), NCNS (Nigéria), La Semaine africaine (Congo) et CENCO (République démocratique du Congo).
Ainsi donc, dans les situations de tensions que connaissent des pays comme le Sénégal, le Nigéria ou encore la République démocratique du Congo, l’Église tente de redire que c’est la paix, le dialogue et la concertation qui sont les garants d’une vie normale dans une nation, pas les attentats, les insultes et les arrestations à répétition sur fond politique.
Senkto, au Sénégal, reproduit une interview de l’Abbé Léon Diouf qui appelle les leaders religieux à la responsabilité. « C’est, dit-il, de a neutralité des leaders religieux que consolidera la paix sociale ». Il faut dire que la question de re-candidature du président Abdoulaye Wade pour un 3è mandat qui fait débat, divise le Sénégal. Entre partisans et adversaires de cette volonté – acceptée par le Conseil constitutionnel – beaucoup voudraient voir l’Église catholique choisir un camp, ce à quoi celle-ci se refuse.
Situation de tensions aussi au Nigéria. Depuis la Noël 2011 et l’attaque contre des églises chrétiennes en pleine célébration liturgique, les fondamentalistes musulmans n’ont plus cessé d’exercer une atroce violence contre les chrétiens et les institutions de l’État fédéral. Ces violences ne se circonscrivent plus au nord mais ont tendance à s’étendre à l’est et même au centre du pays où se trouve la capitale, Abuja. Dans des conditions d’un désarroi compréhensible, des voix se sont élevées – certaines sont même passées aux actes ! – pour que les musulmans du sud et leurs institutions soient eux-aussi l’objet d’attaques. Mgr John Onayekan, archevêque d’Abuja, appelle tout le monde au calme. Tout en reconnaissant qu’il y a des raisons pour les communautés chrétiennes de ressentir de la rage face aux événements, il rappelle que la vengeance ne fait pas partie de l’agir du chrétiens. L’agence catholique nigériane de presse (NCNS) qui rapporte ses propos, reprend également les déclarations de Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, l’une des villes les plus frappées, qui exhortait lui aussi au calme et à la retenue après les violences qui se sont concentrées contre ses paroisses à Noël : que les chrétiens continuent de se tenir sur leurs gardes, mais qu’ils ne soient jamais ceux par qui la paix peut être brisée, disait-il
Situations de tensions et de violences aussi en République démocratique du Congo où une religieuse missionnaire, Sœur Liliane Kapalayi, a été poignardée à mort à Kananga la semaine dernière selon des informations diffusées par CENCO. Son meurtrier, un inconnu, a pris la fuite et serait activement recherché. Ce drame survient alors que l’ensemble du pays reste suspendu aux prolongements de la situation postélectorale du 28 novembre, qui ont vu la victoire fortement contestée, du président sortant et de son parti. D’après une dépêche d’agence, l’archevêché de Kinshasa serait sur le point d’organiser une « marche des chrétiens pour la légalité du pouvoir » le 16 février, à la fois pour protester contre les tricheries constatées aux élections et pour commémorer une première marche réprimée dans le sang en février 1992.
C’est aussi autour de cette situation que La Semnaine Africaine, journal de l’Église paraissant à Brazzaville dans l’autre Congo, donne la parole à ses lecteurs. Il y a quelques semaines, un intellectuel de renom avait pris la plume pour attaquer en des termes durs le cardinal Laurent-Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa, jugé hors de son rôle et jouant une partition en solidaire dans es prises de position contre la réélection du président Joseph Kabila. Le journal reproduit non seulement une déclaration officielle de la Confèrence épiscopale de la République démocratique du Congo, mais réaffirme aussi que l’Église est bien dans son rôle quand elle prête sa voix aux sans-voix.
Albert Mianzoukouta (Programme Français-Afrique)
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