Les minorités religieuses prises en compte en Turquie
Le patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, participera aux travaux
de l’Assemblée nationale turque afin de discuter de la rédaction de la nouvelle Constitution,
en particulier en ce qui concerne le thème des minorités religieuses. La Commission
spéciale de l’Assemblée nationale turque a fixé à son ordre du jour du mois de février
l’audition des responsables des communautés religieuses reconnues en Turquie (outre
la communauté orthodoxe grecque, les communautés arménienne, syriaque et juive). Cette
initiative est perçue favorablement par les minorités religieuses qui voient augmenter
la place et la considération que l’État turc leur accorde. On espère aussi que le
processus de révision et de réforme de la nouvelle Charte concède à l’Église catholique
latine la reconnaissance juridique et une représentation légale. Ce qui n’est toujours
par le cas.Ce nouveau pas en avant fait partie d’une nouvelle politique de la Turquie
envers ses minorités religieuses. Déjà le gouvernement turc avait promulgué fin août
2011 un décret prévoyant la restitution aux communautés religieuses des biens confisqués
dans les années 1930 au moment de la naissance de la Turquie moderne. Le Premier ministre
Erdogan avait alors déclaré reconnaître les injustices subies par les divers groupes
religieux en raison de leur différence. Il est révolu le temps où le pouvoir pouvait
opprimer les gens en raison de leur religion, de leur origine ethnique ou de leur
mode de vie, avait-il insisté. Nous vous proposons l’éclairage de Cengiz Aktar, professeur
en sciences politiques à Istanbul interrogé par Marie-Leïla Coussa