Le Saint-Siège rejette des accusations d'entrave à la justice de l'IOR et l'AIF
Pour la seconde fois en moins de 24 heures, le porte-parole du Saint-Siège le père
Federico Lombardi, est intervenu pour dénoncer les accusations lancées contre l’IOR
et la transparence des opérations financières effectuées par le Vatican. L’Institut
des Œuvres de Religion est une fondation de droit tant civil que canonique régie par
un statut qui lui est propre. Elle ne dispose pas de réserves et ne concède pas de
prêts comme une banque. Elle est encore moins une banque off-shore. Cette accusation
ne sert qu’à jeter une ombre d’illégalité. La précision émane du Bureau de Presse
du Saint-Siège à travers une note en réponse à l’émission Les Intouchables
diffusée hier soir sur la 7, chaîne de télévision privée italienne. Ce programme,
dénonce le communiqué, délivrait de fausses informations couplées d’affirmations sans
fondement sur l’IOR. Le Bureau de presse tient également à rappeler qu’il est absolument
faux que les normes vaticanes ne permettraient ni enquête, ni action en justice sur
la période antérieure à l’adoption des normes anti-blanchiment. Bien au contraire,
l’IOR a toujours pleinement collaboré avec les autorités de contrôle financier tant
vaticanes, italiennes qu’internationales ainsi qu’avec les juges italiens. Un démenti
formel donc aux affirmations qui ont été faites au cours de l’émission. Quelques heures
plus tôt, le Bureau de presse du Saint-Siège critiquait le manque de sérieux des affirmations
publiées dans le journal l’Unità. Le quotidien italien critiquait une nouvelle fois
le manque de transparence supposé de l’IOR et de l’AIF Autorité d’information financière
vaticane. L’article en cause, précise la note du Bureau de presse, s’appuie sur des
informations recyclées et sans fondement. Il est en outre diffamatoire envers le président
de l’IOR et son directeur général, Paolo Cipriani. Sa coopération a été définie comme
rapide et complète dans les documents des fonctionnaires italiens. L’effet, malheureusement
diffamatoire, de l’article naît de l’emploi du terme « inculpé », pour désigner le
président de l’I.O.R, le Prof. Ettore Gotti Tedeschi, et le Directeur Général, Paolo
Cipriani. Ni l’un, ni l’autre n’ont jamais été inculpés, mais plutôt interrogés dans
le cadre d’une enquête.
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Voici le texte intégral de la première
déclaration du Père Federico Lombardi
Déclaration du Bureau de presse
du Saint-Siège au sujet d'affirmations infondées sur l' IOR et l'AIF
L’article
d’Angela Camuso publié sur l’Unité du 8 février 2012, à la page 23 et intitulé « Recyclage,
quatre prêtres mis en examen. Les silences du Vatican sur les contrôles », représente
un important manque de sérieux de l’enquête de son auteur.
En premier lieu,
deux remarques préalables doivent être faites. 1. Le titre parle des silences du
Vatican. Comme il sera précisé plus loin, ceci est tout à fait infondé : le Saint-Siège
et les autorités du Vatican ont rigoureusement coopéré avec la magistrature et les
autres autorités italiennes. 2. Les accusations avancées dans l’article reprennent
des critiques désormais dépassées. Une recherche même rapide sur internet prouve que
l’article d’aujourd’hui ne constitue en aucun cas un « scoop ». Il s’agit, en effet,
d’accusations « recyclées » que la journaliste a déjà publiées à plusieurs reprises
par le passé. Les évoquer de nouveau ne les rend pas pour autant véridiques. On peut
se demander si l’article ne constitue pas une forme de publicité pour une émission
de télévision du soir.
En ce qui concerne le contenu de l’article il est précisé
ce qui suit.
L’article présuppose que quatre prêtres – Emilio Messina, Salvatore
Palumbo, Orazio Bonaccorsi et Evaldo Biasini – ont utilisé l’Institut pour les Oeuvres
de Religion (I.O.R.) pour recycler de l’argent. L’accusation principale est que l’I.O.R
aurait été impliqué dans une activité illégale et n’aurait pas secondé les autorités
italiennes qui poursuivaient ces personnes.
Ceci est faux.
En premier
lieu, l’article ne rapporte pas qu’à partir des années 2006-2007 l’I.O.R s’est engagé
avec détermination dans l’analyse des comptes de ses clients pour s’assurer de l’existence
éventuelle de transactions suspectes et en référer. Cet engagement de l’I.O.R (que
la presse semble étrangement ignorer), visant à mettre à jour les transactions suspectes,
anticipe de quelques années l’adoption de la Loi N. CXXVII contre le recyclage, en
date du 30 décembre 2010, et prise par l’État de la Cité du Vatican.
En outre,
comme les Autorités italiennes le savent, et comme le met en évidence les documents
accessibles au personnel officiel aussi bien du Saint-Siège que de la République italienne,
l’IOR s’est engagé a coopéré régulièrement avec les autorités italiennes à tous les
niveaux. Cela s’est produit, sur demande, dans le cadre judiciaire entre les autorités
spécifiquement compétentes et administratives relevant de l’I.O.R et ses homologues
italiennes. Il faut également souligner que l’I.O.R a fourni des informations, même
en dehors des canaux formels, au cours de la période précédant la constitution de
l’Autorité Vaticane d’Information Financière (A.I.F.). La coopération du directeur
général de l’I.O.R, Paolo Cipriani, a été définie comme rapide et complète dans les
documents des fonctionnaires italiens. En effet, dans une des affaires, l’action rapide
de Paolo Cipriani a permis la mise en examen d’une des personnes citées.
Après
avoir consulté l’A.I.F., on peut préciser ce qui suit :
Il n’est pas vrai
que l’I.O.R. n’a pas fourni d’information à l’A.I.F. sur les matières en question. Il
n’est pas vrai que l’A.I.F. n’a pas transmis ces informations à l’U.I.F. (Union d’Information
Financière Italienne). Pour ce qui concerne une des personnes citées dans l’article,
Mgr Messina, les autorités italiennes n’ont jamais adressé de demande à l’A.I.F. Il
aurait par conséquent été impossible que l’A.I.F réponde à son homologue italienne.
Tous
ces points relatifs aux communications entre l’A.I.F. et son homologue italienne,
apparaissent dans les documents de l’A.I.F avec des numéros de protocole précis.
L’article,
en outre, ne fait pas mention que l’une des personnes mentionnées – le Révérend Bonaccorsi
– le 6 juin 2011 a été déclarée innocente, sentence confirmée en appel.
L’effet,
malheureusement diffamatoire, de l’article nait de l’emploi du terme « inculpé »,
pour désigner le président de l’I.O.R, le Prof. Ettore Gotti Tedeschi, et le Directeur
Général, Paolo Cipriani. Ni l’un, ni l’autre n’ont jamais été inculpés, mais plutôt
interrogé dans le cadre d’une enquête.