Le Pape à la Rote romaine : fidélité et respect des traditions
Il n’y a pas de place pour la créativité en matière de justice. C’est l’avertissement
lancé par Benoît XVI ce samedi matin devant les membres de la Rote romaine, à l’occasion
de l’inauguration de l’année judiciaire. Ces derniers temps, des courants de pensées
mettent en garde contre un respect excessif, "à la lettre", des textes de loi, au
détriment de leur esprit, y voyant une forme de légalisme. Ces courants proposent
une approche plus conforme aux bases théologiques et aux objectifs pastoraux des normes
canoniques. Un point de vue que Benoît XVI ne partage pas. Pour le Pape l’interprétation
des normes canoniques doit se faire dans l’Eglise, dans le cadre du renouveau dans
la continuité. Cela est encore plus vrai quand il s’agit de lois qui se rapportent
à l’acte constitutif du mariage et à sa consommation ainsi qu’à l’ordre sacré. Si
on s’en remet à l’interprétation humaine pour établir ce qui est juridique, alors
le droit objectif se retrouve à la merci de considérations qui se veulent théologiques
ou pastorales mais qui sont exposées au risque de l’arbitraire. La loi canonique ne
peut être enfermée dans un système de normes purement humaines ; elle est liée à la
loi supérieure en vigueur dans l’Eglise. C’est dans les vérités de la foi que le droit
canon trouve son fondement et tout son sens. La juridiction ecclesiastique passe par
un itinéaire de conversion et de croissance dans la foi. Depuis septembre dernier,
le Tribunal de la Rote romaine a de nouvelles compétences. Le Pape a libéré la Congrégation
pour le culte divin et la discipline des sacrements de ses tâches juridiques et a
transféré vers un nouveau service dépendant de la Rote romaine les procédures d’annulation
des mariages ratifiés et non-consommés et les causes de nullité de l’ordination sacrée.
Les causes de déclarations de nullité des mariages constituent l’essentiel des activités
de la Rote romaine