Mgr Dominique Mamberti: les relations diplomatiques entre le Sénégal et le Saint-Siège sont basées sur le dialogue

En visite au Sénégal, le Secrétaire chargé des Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, soutient que les relations diplomatiques entre le Sénégal et le Saint-Siège sont basées sur le dialogue des cultures et des religions qui aident à résoudre les conflits qui menacent la stabilité du monde. Il a magnifié la bonne entente entre les différentes communautés religieuses au Sénégal. Le Secrétaire chargé des Relations avec les Etats du Vatican, Son Excellence Mgr Dominique Mamberti, séjourne au Sénégal, depuis le 14 janvier 2012. La visite de l’homme d’Eglise et diplomate de profession entre dans le cadre des festivités du 50eme anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la République du Sénégal. A l’occasion de cette visite, Mgr Dominique Mamberti, le cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar, le Nonce apostolique, représentant le pape au Sénégal, Mgr Louis Mariano Montemayor, Mgr Jaine Mendes, conseiller à la nonciature apostolique au Sénégal et le révérend Père Tony Fakhry de l’Ordre libanais maronite chargé de missions ont concélébré une messe, hier, à la cathédrale du Souvenir africain de Dakar. Le gouvernement du Sénégal a été représenté par le ministre chargé des Institutions, Mme Thérèse Coumba Diop, qui avait à ses côtés le doyen du corps diplomatique, Son Excellence Michel Haddad, ambassadeur du Liban au Sénégal.
Etat laïc
Le Secrétaire chargé des relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, a indiqué que les relations diplomatiques entre le Sénégal et la Cité vaticane sont au beau fixe, parce que, depuis de 1961, année du démarrage des activités diplomatiques, six ambassadeurs sénégalais sont accrédités auprès du Saint-Siège et plusieurs nonces apostoliques sont affectés au Sénégal. Mgr Mamberti a magnifié les valeurs de solidarité et de cohabitation harmonieuse que cultivent les Sénégalais.
Ces valeurs ont permis aux communautés religieuses de travailler ensemble, cela dans un respect mutuel. Selon le secrétaire chargé des Relations avec les Etats, les rapports entre la République du Sénégal et le Saint Siège sont basés non seulement sur une solide amitié, mais surtout sur la prévention des problèmes qui affectent le monde. Ces 50 dernières années, l’Etat du Vatican et le Sénégal ont développé leurs relations en s’appuyant sur le dialogue des cultures et des religions qui ont aidé à résoudre des conflits qui menacent la paix en Afrique et dans le monde.
Citant le pape Benoît XVI, il a souligné que l’établissement des relations diplomatiques entre la Cité vaticane et le Sénégal est une expression de sollicitude pastorale pour les peuples africains qui sont appelés à s’affirmer au sein de la communauté des nations indépendantes. « C’est aussi une façon pour le Saint-Siège de marquer l’attention de l’Eglise pour l’Afrique. Car, avec l’établissement de ces relations, les représentants pontificaux à Dakar se sont investis pour consolider la hiérarchie de l’Eglise sénégalaise », a-t-il soutenu.
Dialogue interreligieux
Avant d’ajouter que l’ouverture des relations diplomatiques avec le Saint-Siège a permis au Sénégal de mieux consolider sa présence internationale, en particulier au niveau des pays occidentaux marqués par la tradition culturelle européenne. S’adressant à son hôte, le cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar a rappelé que le Sénégal, depuis son accession à l’indépendance, respecte son engagement d’être un Etat laïc. « Cette laïcité au Sénégal signifie que l’Etat se déclare non confessionnel et admet la séparation des pouvoirs temporel et spirituel. Ce faisant, l’Etat du Sénégal se déclare reconnaître les valeurs et la place primordiale de la religion dans la vie des personnes et leurs communautés », a indiqué le cardinal Sarr.
Ce que l’Etat du Sénégal a respecté, parce qu’il accueille sur son sol plusieurs communautés religieuses en leur offrant des conditions favorables à leur vie et mission. « Il collabore même avec elles dans le respect de la distinction et de la séparation des pouvoirs temporel et spirituel pour la promotion du bien-être des habitants du pays », a dit l’archevêque de Dakar à son hôte. Mgr Théodore Adrien Sarr, au nom du peuple sénégalais, a salué le travail du Saint-Siège qui continue de soutenir la promotion de la paix dans le monde, en Afrique, au Sénégal et spécialement en Casamance.
Il a rappelé que le Sénégal est un pays attaché au dialogue entre les communautés religieuses et a mal en voyant les chrétiens persécutés. Le cardinal a réaffirmé le vœu de l’Eglise du Sénégal qui s’attache à la bonne gouvernance des Etats. « Nous avons confiance que les relations diplomatiques existantes entre le Sénégal et le Saint Siège serviront à notre pays de mieux promouvoir la réconciliation, la justice et la paix », a-t-il souligné.
Il a remercié le Vatican pour avoir élevé deux fils du Sénégal au titre de cardinalat et d’augmenter le nombre des circonscriptions ecclésiastiques qui sont passées de deux à sept. Mgr Dominique Mamberti anime une conférence publique, demain à Dakar, sur le thème « l’activité diplomatique du Saint Siège : relations bilatérales et multilatérales et accords internationaux dans le contexte africain ».
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang, en recevant, hier, à Dakar, le Secrétaire chargé des Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, a indiqué que les deux Etats vont travailler au renforcement des relations diplomatiques pour la promotion de la paix et de la réconciliation.
Le Secrétaire chargé des Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, poursuit sa visite au Sénégal. Il a été reçu, hier, par le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, et par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang. Le ministre d’Etat a indiqué que les relations entre les deux Etats se portent bien. Il a promis que le Sénégal et le Vatican vont travailler dans le sens du renforcement de ces relations diplomatiques en combattant le fanatisme et l’extrémisme pour que la religion ne soit pas source de violence, mais un facteur de paix, de réconciliation et de justice. Pour Me Madické Niang, le Sénégal et le Vatican n’ont aucun contentieux, parce qu’ils ont compris qu’ils doivent aller en avant, dans ce monde dominé par la mondialisation et beaucoup de sources de divisions. Le ministre des Affaires étrangères a recommandé aux autres Etats de puiser dans les valeurs religieuses, car elles permettent de maintenir la bonne entente entre les peuples et les différentes confessions du Sénégal et d’ailleurs. Il a rappelé que le président Abdoulaye Wade est très attaché au dialogue interreligieux. Selon lui, le président Wade s’implique personnellement dans la réalisation de l’œuvre religieuse, parce qu’il est conscient de l’importance que la religion joue dans la vie des citoyens. « Nous avons conscience que la religion peut apporter des références et des valeurs à nos populations et que cela devrait leur permettre de pouvoir jouer pleinement leur rôle dans le développement économique et social », a soutenu le ministre d’Etat. Il a rappelé que la religion joue aussi un rôle important dans la cohésion sociale et dans les valeurs qui peuvent sortir notre pays du sous-développement, de l’ignorance et de la pauvreté, en l’amenant dans les voies de l’excellence qui pourraient le conduire dans l’émergence. C’est, d’ailleurs, ce que réalise le gouvernement du Sénégal qui accompagne les communautés religieuses en appuyant l’organisation de leurs manifestions. « Nous leur assurons la liberté de culte en leur apportant toute l’assistance nécessaire pour que leurs activités de prières se déroulent dans de bonnes conditions », a dit Madické Niang. Il a ajouté que le Sénégal est un pionnier du dialogue interreligieux. « Notre pays doit faire en sorte que cette richesse soit sauvegardée pour le bien des communautés religieuses », a lancé le ministre d’Etat qui a remercié le Vatican pour avoir élevé, ces dernières années, deux fils du Sénégal au titre de Cardinalat. Le Secrétaire des Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, a rappelé que le Saint-Siège apprécie la qualité des relations entre le Vatican et le Sénégal. Ces relations, qui se sont déroulées pendant cinquante ans, sans difficulté, constituent l’expression des principes et des valeurs que les deux Etats partagent, car respectant la dignité humaine. Mgr Mamberti a salué la neutralité de l’Etat du Sénégal par rapport aux affaires religieuses. « Une neutralité qui ne veut pas dire que l’Etat du Sénégal est indifférent à la religion, car il aide et contribue au développement et à l’épanouissement de la société », a signifié le chargé des Relations avec les Etats.
Le Sénégal prêt à accueillir Benoît XVIIl a déclaré que sa visite au Sénégal est une occasion pour le Saint-Siège d’exprimer son désir de continuer à faire la promotion des valeurs du continent africain en appuyant tous ceux qui œuvrent pour la paix. Pour cette raison, dit-il, « nous suivons avec espoir les choses positives en Afrique, notamment dans le domaine du développement. Nous suivons aussi avec tristesse les problèmes qui menacent la stabilité comme les guerres, surtout lors qu’elles opposent des populations pour des raisons religieuses, alors que, comme au Sénégal, la religion doit être un facteur de réconciliation et de paix », a martelé Mgr Dominique Mamberti. Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang, a informé que le Sénégal est prêt à accueillir le pape Benoît XVI au Sénégal. « L’arrivée du pape dans notre pays serait une excellente chose, parce que nous nous souvenons encore de la visite du bienheureux Jean-Paul II qui a délivré au peuple sénégalais des messages de paix, de solidarité et de réconciliation », s’est-il souvenu. (http://www.lesoleil.sn/)