Les chrétiens d'Orient constituent pour la France un enjeu diplomatique majeur
L’instance de dialogue entre le gouvernement français et l’Église catholique s’est
réunie pour la huitième fois le 10 janvier à Paris, sous la présidence du premier
ministre François Fillon. La laïcité, les aumôneries d’hôpitaux, l’accord sur la
reconnaissance des diplômes conclus entre la France et le Saint-Siège, et les chrétiens
d’Orient étaient au menu de la rencontre. « La tonalité générale était extrêmement
détendue et conviviale », assure-t-on dans l’entourage du ministère de l’intérieur,
Claude Guéant. « Nos interlocuteurs catholiques se sont félicités de nos récentes
initiatives, que ce soit le code de la laïcité, les correspondants “laïcité” dans
les préfectures et les agences régionales de santé, ou encore les conférences départementales
de la laïcité et souligné qu’elles contribuaient à une meilleure connaissance mutuelle
». À sa sortie de Matignon, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris
et président de la Conférence des évêques de France a souligné à l’AFP « que le souci
légitime de préserver la laïcité » ne devait pas « se retourner contre ceux qui ont
une pratique normale de leur religion dans la société républicaine ». « C’est un
point de vigilance : pour résoudre quelques cas particuliers, on peut mettre des conditions
qui peuvent être utilisées de façon tellement pesante que c’est l’ensemble des gens
qui sont pénalisés », a-t-il avancé, évoquant plus globalement « un échange tout à
fait positif et très libre ». Les quatre principaux points devant être abordés
durant cette réunion étaient, outre la laïcité, l’aumônerie hospitalière, l’accord
sur la reconnaissance des diplômes conclu entre la France et le Saint-Siège, et la
défense des minorités religieuses. Concernant les aumôneries hospitalières, « on
a surtout insisté sur l’importance de l’information des malades, leur accessibilité,
l’identité des lieux de culte afin de pouvoir reconnaître à quelle religion on s’adresse
», a fait valoir le cardinal Vingt-Trois. Sur les chrétiens d’Orient, le ministre
chargé de la coopération a présenté une note de synthèse, soulignant que, « pour la
France, il s’agit d’un enjeu diplomatique majeur qui s’inscrit dans sa politique intangible
de défense des minorités et de respect des droits de l’homme ». « La France a trois
axes d’action, a expliqué à La Croix Henri de Raincourt : la défense des minorités
religieuses dans le cadre politique plus large des droits de l’homme, l’identification
de la situation plus spécifique des chrétiens d’Orient dans des contextes bien différents
selon les pays et un soutien aux transitions démocratiques en cours, tout en continuant
à défendre les principes auxquels elle tient. » « Si, selon la formule d’Alain
Juppé, “la ligne rouge” devait être dépassée, la France s’autoriserait à rappeler
aux autorités concernées ses valeurs fondamentales », explique le ministre. (source
La Croix)