Benoît XVI aux ambassadeurs : les jeunes touchés par l’incertitude
C’est l’un des discours les plus attendus de l’année : celui des vœux du Pape aux
membres du corps diplomatique accrédités près le Saint-Siège. Dans le cadre solennel
de la Sala Regia du palais apostolique du Vatican, Benoît XVI a présenté ses « vœux
fervents pour l’année qui commence ». Après avoir entendu les adresses du doyen du
corps diplomatique, l’ambassadeur du Honduras, S.E Alejandro Valladares Lanza, et
du vice-doyen, l’ambassadeur de Monaco, S.E Jean-Claude Michel, le Pape a passé en
revue les principaux événements qui ont marqué 2011, en tout premier lieu, le Printemps
arabe. Il est aussi revenu longuement sur la jeunesse, principale destinatrice de
son dernier message pour la paix, la jeunesse qui souffre et qui représente l’avenir.
Xavier Sartre
Le Pape est
parti d’une réflexion générale sur l’état du monde : « Vraiment, le monde est sombre,
là où il n’est pas éclairé par la lumière divine ! Vraiment le monde est obscur, là
où l’homme ne reconnaît plus son lien avec le Créateur et, ainsi, met également en
danger ses relations avec les autres créatures et avec la création elle-même. Le moment
actuel est malheureusement marqué par un profond malaise et les diverses crises: économiques,
politiques et sociales, en sont une expression dramatique. »
Benoît XVI est
ensuite revenu sur la situation particulière de certains pays.
Concernant
l’Afrique, Benoît XVI a tenu à saluer le dernier Etat à être né : le Sud-Soudan dont
la création s’est accomplie « pacifiquement ». Le Pape a regretté toutefois que «
tensions et affrontements se [soient] succédé ces derniers mois » mais a souhaité
que « tous unissent leurs efforts afin que, pour les populations du Soudan et du Sud
Soudan, s’ouvre enfin une période de paix, de liberté et de développement ». Benoît
XVI a rappelé qu’il était « essentiel que la collaboration entre les communautés chrétiennes
et les Gouvernements aide à parcourir un chemin de justice, de paix et de réconciliation,
où les membres de toutes les ethnies et de toutes les religions soient respectés ».
Ce but est loin d’être atteint comme l’a rappelé le Pape qui a cité le cas du Nigéria,
la Côte d’Ivoire et la Région des Grands Lacs. Autre préoccupation du Saint-Siège
: la Corne de l’Afrique dont le Pape a souligné une fois de plus l’urgence humanitaire.
Concernant les pays arabes, Benoît XVI est revenu longuement sur le Printemps
arabe mais a tenu à s’arrêter sur la situation prévalant en Terre Sainte. « Il faut
que les responsables de ces deux peuples [palestinien et israélien] adoptent des décisions
courageuses et clairvoyantes en faveur de la paix » a exhorté le Pape, saluant l’initiative
de la Jordanie qui a permis une reprise du dialogue entre Palestiniens et Israéliens.
Il a aussi rappelé la position du Saint-Siège sur le règlement du conflit : « le droit
des deux peuples à vivre en sécurité dans des États souverains et à l’intérieur de
frontières sûres et internationalement reconnues. » Le Pape s’est également attardé
sur la Syrie où il « souhaite une rapide fin des effusions de sang et le commencement
d’un dialogue fructueux entre les acteurs politiques, favorisé par la présence d’observateurs
indépendants. »