Revue de la presse catholique d’Afrique de mercredi 28 décembre 2011
Pour la
revue de la presse catholique cette semaine, nous avons lu ou consulté les journaux
et sites des conférences épiscopales comme SENKTO (Sénégal), CENCO (République démocratique
du Congo), celui du Burkina Faso, L’Effort camerounais et La Semaine africaine (République
du Congo).
Naturellement, un seul mot résumerait les écrits des confrères cette
semaine : Noël ! Tous rapportent et commentent les lettres pastorales des Evêques
pour mieux préparer et accompagner les fidèles dans la célébration de cet événement
fondateur de notre chrétienté. Avec des particularités de taille toutefois, puisque
les différentes prises de position des Evêques se nourrissent d’une actualité pas
toujours à la fête en certaines endroits. C’est pourquoi, en l’absence d’une édition
en ligne mise à jour de l’Agence catholique nigériane de presse, NCNS, qui aurait
pu mieux nous parler des attaques meurtrières qui ont endeuillé Noël 2011 au Nigéria,
nous nous sommes déportés vers SENKTO, le site de la très remuante communauté catholique
du Sénégal, pour commenter ces tristes événements – ce « Noël dans le sang au Nigéria
». SENKTO reprend le texte de l’Angélus du Pape en écrivant que Benoît XVI a redit
« avec force [que] la violence est une voie qui ne conduit qu’à la douleur, à la destruction
et à la mort », en revanche, « le respect, la réconciliation et l’amour sont la voie
pour atteindre la paix ». Les confrères notent que dimanche déjà, le P. Federico Lombardi,
directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, avait condamné ces attentats, considérant
qu’il s’agissait « de la manifestation de la cruauté d’une haine aveugle et absurde
qui ne respecte en rien la vie humaine et qui cherche à susciter et à alimenter encore
plus de haine et de confusion ». Au Sénégal même, Noël a également connu quelques
tumultes au plan politique : partisans et opposants à une re-candidature du président
Abdoulaye Wade, 85 ans, en sont venus à l’affrontement armé dans la capitale Dakar,
faisant mort et blessés. Dans son message de Noël, temps où les chrétiens célèbrent
la venue du Prince de la paix, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar
a interpellé les fidèles : « Nous, habitants du Sénégal, comment pouvons-nous, en
ce jour de Noël, dormir en paix, au moment où des sénégalais meurent dans la violence
? Comment, pouvons-nous fêter la naissance de l’homme-Dieu, au moment où des vies
sont brutalement fauchées en Casamance ?», a-t-il déploré, dans une allusion à la
longue rébellion qui sévit dans le sud du pays. « En cette période pré-électorale,
a-t-il ajouté, nous déployons, c’est bien visible, beaucoup d’énergies, pour conquérir
les suffrages des électeurs. Nous déployons, c’est très visible, beaucoup de moyens
et d’astuces, pour conquérir le pouvoir sur ce pays, qui saigne, dans sa partie sud,
depuis des décennies, ce pays qui voit se multiplier, sur son sol, les zones d’insécurité
» peut-on lire sur SENKTO. Noël au Burkina Faso s’est déroulé dans un climat de
plus de sérénité. Mais dans son message, Mgr Philippe Ouédraogo, Archevêque de Ouagadougou,
rappelle que la paix se vit et se construit tous les jours. « Pour tous, la naissance
de Jésus est source de joie et de paix. Ne nous laissons pas abattre par les tribulations
multiples qui nous assaillent : crise économique, vie chère, pénurie alimentaire,
maladie et souffrances diverses… Regardons notre monde tel qu’il est en vérité et
avec optimisme. Alors ensemble, nous vaincrons les obstacles et relèverons les défis
multiformes », a exhorté Mgr Ouédraogo. Au Cameroun, L’Effort camerounais fidèle
à son style très didactique a choisi cette fois, après le long dossier sur la démocratique
qui a encadré les élections générales d’octobre, d’ouvrir plusieurs pistes de réflexion
autour de Noël : Qu’est-ce qui fonde l’espérance de Noël ? Comment bien préparer cet
événement ? Et, surtout, ce rappel du Pape que « l’aspect commercial de Noël ne doit
pas prendre le dessus sur le spirituel ». CENCO, en République démocratique du
Congo, rend compte succinctement des célébrations dans les différents diocèses qui
se sont déroulées « comme à l’accoutumée », bien que dans un climat d’incertitudes
lié aux récentes élections. « A Kinshasa, écrivent les confrères, le cardinal - Archevêque
a célébré la messe en la Cathédrale Notre-Dame de Lingwala. Dans son homélie (le cardinal
Laurent Monsengwo Pasniya) a parlé de la paix, de la justice et de l'amour. » CENCO
n’oublie pas non plus de signaler à ses lecteurs que « En Afrique, précisément au
Nigéria, les chrétiens ont été visés par des attentats qui ont faits plusieurs morts.
» Enfin, en République du Congo, le Journal La Semaine africaine qui parait à Brazzaville,
relaye une réflexion du Mouvement pour la Vie du Congo, qui profite de la naissance
de l’Enfant Jésus pour s’élever fermement contre les politiques qui signent la négation
de la vie et notamment contre « la théorie du genre » - le gender – qui est « la déconstruction
de la différence sexuelle entraîne la destruction du couple, de la famille et de la
reproduction naturelle ». Il s’agit d’une théorie « de violence », soutient le journal
; elle remet en cause toute l’anthropologie chrétienne « et l’idée même de la valeur
intrinsèque de l’homme «image et ressemblance de Dieu». C’est l’aboutissement de la
lutte contre Dieu. Faire de l’homme un anti Dieu qui se crée, se choisit, s’élabore
seul et se prive, ainsi, de la divinité qui lui est promise pour l’éternité ».
Une
revue réalisée par Albert Mianzoukouta, journaliste à Radio Vatican, Programme Français-Afrique