L’année 2011 de Benoît XVI : le bilan du père Lombardi
Le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint Siège, et de Radio
Vatican, dresse le bilan d’une année intense pour le Saint Père et l’Église, ponctuée
d’évènements significatifs et riches d’enseignements.
Les voyages internationaux
se révèlent être des points de référence de l’agenda pontifical. Pour le père Lombardi,
deux visites papales sont à retenir, celles effectuées en Allemagne, et en Espagne.
Le voyage de Benoît XVI dans son pays natal en septembre dernier, montre clairement
la préoccupation du Pape à parler du primat de Dieu dans la société, en dépit d’un
contexte européen particulièrement marqué par la sécularisation. Le discours de Benoît
XVI au parlement allemand restera d’ailleurs, pour le père Lombardi, un des plus importants
de son pontificat.
A l'inverse, les Journées Mondiales de la Jeunesse en Espagne,
qui ont eu lieu avant le voyage en Allemagne, ont été l’occasion de sentir et d’expérimenter
la vitalité de la foi. Le pape y est d’ailleurs longuement revenu lors de son discours
à la Curie romaine, peu avant Noël. Le saint Père tire des Journées Mondiales de la
Jeunesse de précieuses indications pour la Nouvelle Evangélisation. Ainsi donc,
tandis que l’Allemagne tient plutôt lieu d’avertissement, -à revenir aux valeurs fondamentales-,
l’Espagne et les Journées Mondiales de la Jeunesse ont montré le côté positif de la
présente vivante de l’Église dans le monde d’aujourd’hui.
Le voyage apostolique
au Bénin a, pour sa part, montré la capacité de l’Église à parler au continent africain,
dont elle fait partie intégrante. Il ne s’agit pas en effet d’une Église qui serait
extérieure à l’Afrique, et qui parlerait pour l’Afrique selon une perspective européenne
; mais bien une Église qui parle à l’Afrique, et du point de vue de l’Afrique. Le
père Lombardi y voit là un signe d’espérance pour le futur du continent africain,
et de l’Église d’Afrique.
Benoît XVI a par ailleurs fait part de son désir
de se rendre à Cuba et au Mexique au printemps prochain ; ce sera, pour le père Lombardi,
un des rendez-vous les plus attendus des prochains mois.
La 25e rencontre
d’Assise, et le thème du dialogue interreligieux, restera également un évènement marquant
de cette année 2011. Les doutes avaient longtemps subsisté à ce sujet : Benoît XVI
se placerait-il dans la lignée de son prédécesseur, et ferait-il sien le message d’Assise
? Rien n’était moins sûr, à dire vrai. En réalité, cette rencontre ne s’est pas
contentée d’être une simple répétition des rencontres antérieures ; au contraire,
elle s’est révélée être un véritable pas en avant, une ouverture à de nouveaux horizons.
Le Pape, -selon sa méthode de retour aux points fondamentaux-, a cette fois fait de
la recherche de la vérité, un élément fédérateur. Aussi, a-t-il eu soin d’inviter
à Assise, outre les représentants des autres confessions chrétiennes et d’autres religions,
tous les sincères chercheurs de vérité, même non-croyants. Un message fort, et en
directe continuité avec le thème du « Parvis des Gentils », lancé plus en amont.
A
noter également la publication du Motu Proprio « Porta Fidei », qui instaure l’Année
de la Foi, à partir du mois d’octobre 2012, un thème étroitement lié à la nouvelle
évangélisation. Un autre document, émanant de la Congrégation pour la doctrine de
la Foi, et contenant des suggestions pastorales pour la préparation de cette Année
de la Foi, devrait paraître sous peu. Le synode consacré à la Nouvelle Evangélisation,
prévu en automne 2012, devrait constituer, en ce sens, un évènement-clé de l’année
à venir.
Rappelons aussi l’évènement particulier, et non négligeable, que fut
la conversation, d’une vingtaine de minutes, entre le Pape et les 12 astronautes de
la Station spatiale internationale (ISS). Il s’agit là de la première liaison satellite
jamais établie entre un pape et des astronautes. Benoît XVI a fait part de l’amitié
de l’Eglise pour la recherche scientifique et technique : c’est la signification première
de cette rencontre. L’Eglise n’a pas peur de la recherche, ou du progrès. Elle l’envisage
même avec grande sympathie, pour peu qu’elle soit tournée vers le bien de l’humanité.
Et
comment ne pas évoquer le grand évènement que fut la béatification de Jean-Paul II
? Les premiers mois de l’année 2011 furent, en quelque sorte, marqués par l’attente
de cet évènement. La béatification n’est pas un point d’arrivée, mais une étape :
beaucoup pensent déjà à la canonisation, qu’ils espèrent prompte !
Enfin, les
différents angélus et audiences générales ont montré que le Pape n’a pas failli à
son rôle de catéchiste. Benoît XVI vit profondément sa vocation de maître théologique
et spirituel ; en témoigne la sortie du second tome de « Jésus de Nazareth », consacré
à la passion et à la Résurrection… sans conteste, le volume central de l’œuvre. Le
dernier tome, dédié à l’enfance du Christ, est toujours espéré et attendu.
Le
père Lombardi dresse, somme toute, un bilan globalement positif de cette année 2011,
en dépit des diverses crises et tensions qui l’ont caractérisée. L’Église universelle
est toujours vivante, prête à affronter les difficultés, forte de ses espérances et
de ses perspectives. « Cette année 2011 a été belle, porteuse de grands messages,
qui nous font regarder vers l’avenir », conclut le porte-parole du Saint-Siège.
Manuella
Affejee (à partir d’un entretien du père Federico Lombardi accordé à nos confrères
italiens de Radio Vatican)