Le gouvernement cubain a annoncé la libération de 2 900 prisonniers
A Cuba, Noël apporte une lueur d’espérance. A quelques semaines de la visite du Pape,
le président Raoul Castro a posé un geste « humanitaire et souverain » en annonçant
une amnistie sans précédents : la libération de 2 900 prisonniers, dont 86 étrangers,
13 femmes, et « quelques personnes accusées avoir menacé la sécurité de l’État »,
autrement dit des prisonniers politiques. En 2010, suite à un accord avec l’Église
catholique, le régime avait libéré une centaine de détenus. Le président cubain a
par ailleurs réaffirmé sa volonté de promouvoir "lentement" une réforme de la loi
migratoire allégeant les restrictions de voyage imposées aux Cubains depuis un demi-siècle.
Ces mesures sont annoncées alors qu’une délégation du Saint-Siège vient de se
rendre sur place pour préparer la venue du Pape et à la veille des 400 ans de la découverte
de l’image de la Vierge de la charité du cuivre, patronne de Cuba. Pour préparer ce
jubilé, l’icône de la Vierge a été portée en procession, de village en village à travers
toute l’ile y compris à l’intérieur de la plus grande prison cubaine où une célébration
mariale a été présidée par le cardinal Ortega, archevêque de La Havane. Jusqu’ici
ce genre de rassemblement était interdit. Raoul Castro a déclaré que Cuba accueillerait
le Pape avec affection et respect. Les rapports entre l’Église et l’État se sont sensiblement
décrispés ces derniers mois. Cette année, la première chaîne de la télévision publique
cubaine a diffusé le message de Noel du président de la Conférence épiscopale, Mgr
Garcia, archevêque de Santiago de Cuba.
Mais sur place, la nouvelle a reçu
un accueil plus mitigé. Nous avons joint le Père Jean-Yves Urvoy, prêtre de la communauté
Saint Martin, à Cuba depuis 16 ans. Il nous a fait part de sa réaction